- WALLIS REVIENS ICI !
- VAS CHIER !

Je sais, c'est pas bien de parler comme ça à celui qui m'avait élevé comme son fils depuis mes sept ans. Mais depuis tout ce temps, il m'avait élevé dans le mensonge. Il m'avait ramolli, dans un cocon familial tendre et affectueux. Il m'avait enlevé le rôle important que j'avais à jouer dans notre société. Et pire que tout, il m'avait enlevé ma seule chance de pouvoir les protéger, lui et Destiny, et aussi, il m'avait empêché de me préparer afin que je puisse survivre à ce qui m'attendait.

Je n'avais pas pris ma voiture. J'avais besoin de m'aérer l'esprit. Je courais aussi vite que je le pouvais, je ne pensais à rien d'autre qu'à la lettre que m'avais écrite mes parents un peu avant ma naissance. Je n'arrivais pas à croire que tout mes cauchemars étaient en réalité des souvenirs, je n'arrivais pas à croire que j'avais été naïf, au point d'oublier le point essentiel de mon existence. Ma vie semblait s'effaçait au fur et à mesure que mes pieds frôlaient le sol l'espace d'une seconde. Toute mon existence, tout ce que je croyais être vrai n'était que mensonges, chaque seconde de ma vie n'avait été qu'un leurre horrible dans lequel j'étais destiné à vivre pour encore un certain temps.

Mes pas me menèrent alors jusqu'au cimetière. Il faisait encore jour, mais ici régnait une atmosphère lugubre. Dans les autres villes, les gens mourraient de vieillesses, d'accidents ou de maladies. Ici, les gens mourraient par la gueule et les griffes des loups, la plupart du temps. J'avançais dans l'allée de gravier, scrutant les pierres tombales que je regardais maintenant de manière différente. Je m'arrêtais alors devant la tombe de mes parents. Et tout devint clair. Mes parents avaient chassés les créatures obscures toute leur vie, laissant de côté leur vie de famille, me laissant de côté moi. Moi qui pensais avoir eu une enfance difficile, je me rendais compte qu'en réalité, mes parents avaient toujours veillés à ce que je sache me dissimuler, et survivre. Ils n'avaient, malheureusement, pas eu le temps pour m'apprendre à me battre.

C'est alors que je sorti mon téléphone cellulaire et que je tapais son numéro. Elle au moins, me soutenait en toute circonstance. Cela faisait deux ans que nous étions ensembles, et jamais elle ne m'avait trahie, déçue, trompé, ou quoi que ce soit. Elle était la seule en qui j'avais confiance.

- Ash'... tu peux venir au cimetière ? Il faut que je te parle d'un truc.

Elle rêvassait comme à son habitude en fumant une clope. Son regard vert était obnubilé par la lune, qui commençait tout juste à prendre place à la place du soleil. Il faisait encore à peu près jour, mais on pouvait tout de même deviner la forme presque ronde de la lune. La lune était un astre qui lui plaisait particulièrement, chaque soir, elle observait les moindres détails que ses yeux de shaman étaient capables de voir. La lune avait le pouvoir de l'apaiser et c'était tout ce qu'il lui fallait en ce moment même. La nuit, Morphée n'arrivait à la faire partir dans de doux rêves, alors toute la nuit, elle restait éveillée et tentait de s'occuper comme elle le pouvait. La plupart du temps en rêvassant sur le sofa sous la grande fenêtre, faisant de la musique, écrivant des chansons ou bien tout simplement en train de roupiller. Au fond, elle se sentait la plupart du temps, seule ces derniers temps.

Ses parents ne l'avaient pas aidé à comprendre ses pouvoirs, à la guider. Comme d'habitude, elle avait dû se débrouiller seule. Ces épreuves au bout du compte, cela l'avait rendu changé, plus mature, plus forte surtout. Oui, traversé cette épreuve seule avait été des plus compliqué, mais grâce à ça, aujourd'hui, elle semblait être une femme forte. Enfin, seulement d'extérieur. Si elle était comme ça, c'était pour se faire respecter et qu'on ne s'amuse pas à lui chercher la petite bête, ou bien, elle risquait de partir dans une colère noire.

Et pour une fois, la petite rousse réussit à s'endormir. Sous le sofa de la fenêtre, les derniers rayons du soleil, se reflétaient sur son doux visage. Mais évidemment, pour une fois que le sommeil était eu rendez-vous, son téléphone sonna et la réveilla en sursaut. Elle grogna, contre son cellulaire qui ne faisait que vibrer. Se réveiller comme ça, c'était difficile. En plus, c'était le flou total, pour dire, elle ne voyait rien. Si bien qu'Ashlyn mît un instant avant de répondre. Il venait de Wallis, son petit ami depuis déjà deux ans. Recevoir un appel de sa part à cette heure-ci, n'indiquait rien de bon.

- Ash'... tu peux venir au cimetière ? Il faut que je te parle d'un truc.
- Euh ouai ouai j'arrive, je m'habille et je te rejoins, surtout ne bouge pas Wallis.

Elle coupa court à la conversation, enfila une veste et ses chaussures et sauta dans sa Chevrolet impala. Sa voiture, c'était son trésor. Même s'il lui fallait deux bonnes minutes avant de bien vouloir démarrer par ce froid.. Sur le chemin, la rousse écoutait une musique entraînante, histoire de la réveiller un peu mieux. Et alors que le chauffage commençait tout juste à fonctionner, la voici arrivé à destination. Un dernier soupire, et la jeune femme tenta de retrouver son copain au milieu des tombes. Comme elle s'en était douté, il était là, devant la tombe de ses parents.

Soudain inquiète, Ashlyn se mit à courir sur la courte distance qui les séparaient. Sans ne rien lui demander, elle le prit dans ses bras.

- Wallis, mais, qu'est-ce qu'il se passe ? Que fais-tu ici, la nuit va tomber...

En attendant la jeune fille, je m'asseyais sur la tombe de mes parents, et sortis un petit carnet que j'avais trouvé dans la malle qui contenait les armes de mes parents. Il s'agissait d'un journal de bord. J'ouvris le carnet à la première page, et y découvris l'écriture de mon père.

" Nous rentrons enfin de notre voyage dans les montagnes. Cela fait deux mois que nous sommes partis, et cela fait deux mois que nous n'avons pas de nouvelles de Wallis. Il a certainement grandi, et nous sommes déçu de ne pas être des parents dignes de ce nom. Nous sommes allés chassés un couple de loups garous qui font des massacres dans les villages des montagnes. Cela me rappelle la légende française du loup du gévaudan. Le problème est que ces loups sont plutôt forts, et je crains que toutes nos tentatives soient vaines. Nous ne sommes pas arrivés à les battre, mais nous les avons retardés, blessés. Il n'est plus qu'une question de temps avant qu'ils ne viennent nous trouver. Ils ont des relations, ils ont le goût de notre sang. Nous allons devoir augmenter l'entraînement de notre fils, terminer de lui apprendre l'art de la survie avant de lui éduquer l'art du combat. Mais il est tellement jeune que nous craignions qu'il ne puisse se défendre à son âge. La seule chose qui nous rassure est le fait qu'il connaisse le plan de secours par coeur. "

C'est alors que j'entendis quelqu'un courir vers moi. Je rangeais le carnet avant de me lever et de la recevoir dans mes bras. Je sentais l'inquiétude en elle. Je crois même ne jamais l'avoir senti aussi inquiète. Lorsqu'elle s'écarta de mon étreinte, la jeune femme planta son regard sur moi, et m'annonça qu'il allait bientôt faire nuit, et que je ne devais pas être là. Quelque chose clochait. Avant, elle râlait car je ne pouvais pas rester avec elle. Aujourd'hui, elle semblait perturbée, et limite en colère que je sois dehors à cette heure.

- Tu devrais être heureuse non ? J'ai décidais qu'aujourd'hui il n'y avait pas de couvre feu. Y'a encore une semaine t'aurais sauté de joie à l'idée que je te vois plus longtemps.

Etrangement, je commençais à me méfier d'elle. Ashlyn était quelqu'un que j'aimais, mais le fait qu'elle me parle ainsi de la nuit avec une telle inquiétude que je me demandais si elle avait quelque chose de surnaturel elle aussi.

Et soudainement, le jour de notre rencontre me revint à l'esprit. Ashlyn était quelqu'un de vraiment beau, populaire auprès des garçons même, je dirais pour ma part. Elle illuminait de sa présence. Et étrangement, alors que moi j'étais invisible, et considéré comme un loser étant donné qu'à dix huit heures trente je devais rester cloitrer chez moi, elle était venue à ma rencontre. Et elle avait été si insistante, pour que nous devenions proches. J'avais beau lui annoncer que je n'étais pas d'un grand intérêt, la jeune fille avait l'air de s'en ficher. Et puis plus tard, lorsque je devais rentrer, elle râlait toujours un peu, mais n'insistait pas pour que je reste. Et si je désirais rester encore un peu, elle me répétait " Le soleil va se coucher ". En remettant tout cela en place, il ne fallait pas être une lumière pour deviner qu'elle me connaissait déjà avant de me rencontrer officiellement.

- Je viens de découvrir quelque chose. Et ce quelque chose est perturbant. Mais j'aimerais savoir... Qu'est-ce que tu sais des Queen.