Lysander Withaker

"Family is power. Love, loyalty. That's power! "

Je suis né ici, à Dawson, il y a 39 ans de cela. En grandissant, je me disais toujours, tu devrais partir d’ici, rien ne te retient. Je voulais découvrir le monde, d’autres cultures, simplement voyagé. Mais la vie en a voulu autrement, mes parents étaient très attachés à cette ville…et je ne comprenais pas pourquoi. Mais j’ai grandi, et j’ai compris. Tout cela ne dépendait pas de moi, enfin si dans mon sang coulait un gène, ce genre d’héritage que vous auriez préféré laisser aux autres. Je suis un Amarok, comme cela ça ne doit rien évoquer chez vous … mais si je vous dis que je suis lié à la pleine lune et qu’en moi vit une âme de loup ? Vous l’aurez compris, je suis un loup-garou. Mes parents sont tous les deux des Amaroks aussi, ils font d’ailleurs partie de la même meute, et nous devons obéir à l’Alpha. J’avais déjà du mal à obéir à mes parents … alors à un inconnu. Au fil du temps, j’ai appris à faire profil bas, comme ça, on me fiche la paix.  

J’ai grandi au milieu d’une meute que je considère aujourd’hui comme ma famille. Bien entendu, il y a des hauts et des bas, des jalousies ou encore des envies de pouvoirs ; mais j’essaie de rester le même. L’apprentissage a été long et douloureux, même si à mon âge, toutes ses années sont loin derrière moi. Je contrôle parfaitement mon côté bestiale, j’ai une maîtrise de moi assez surprenante – dirons les autres – mais j’ai toujours été patient, calme et réfléchit ; cela m’a beaucoup aidé.
D’ailleurs, aider les autres a toujours été une qualité que beaucoup apprécie. J’en ai fait mon métier, même si mon père aurait voulu me voir faire un métier plus manuel – comme lui – j’ai décidé que la médecine était faite pour moi. J’ai travaillé dur, et appris tout ce que j’ai pu pour avoir mes diplômes et mon doctorat. J’ai obtenu une place à l’hôpital de Dawson, je suis médecin urgentiste. Certes, c’est un métier qui demande du temps de sa personne, mais aider mon prochain est mon devoir. Et puis, j’y ai rencontré Jane. Elle travaillait dans le service pédiatrie, et j’ai tout de suite craqué pour elle. Tout pendant mon internat, j’ai tenté un rapprochement, mais j’étais invisible pour elle. Mais les choses ont changés quand on a commencé à se côtoyer en tant que titulaire, nous avons mis plus d’un an avant d’officialisé nos sentiments l’un pour l’autre. Et ça m’a pris… presque 5 ans pour lui avouer que je n’étais pas qu’un simple humain. Contrairement à mes peurs, Jane a accepté ma condition. Le jour de mes trente ans, Jane m’avait prévu une soirée en amoureux, tellement magique que je l’ai demandé en mariage ce soir-là. Nous nous sommes mariés dans les mois qui suivirent ma demande, j’étais le plus heureux des hommes.
Et puis la descente aux enfers à commencer. Jane commençait à se plaindre de maux de tête régulier, puis des vertiges… après des examens poussés, ils ont découvert une tumeur au cerveau. Elle n’était qu’au début, tous les médecins disaient qu’après une chimio, elle s’en sortirait. Jane reprit le dessus, mais elle a rechuté. Pour elle, la solution était toute trouver, je devais demander à l’alpha de la mordre et la transformer. Elle deviendrait comme moi, et elle guérirait rapidement. Mais le risque était trop grand, peu de femme survive à la morsure… j’avais bien plus d’espoir en la médecine quand la transformation. Nos disputes étaient de plus en plus fréquentes, alors elle décida de partir dans un centre hospitalier bien plus réputer que celui de Dawson. Au début, j’allais la voir une fois par semaine, mais Jane a fini par m’interdire les visites… tant que je  ne changerais pas d’avis. Et il y a eu ce coup de téléphone… elle est décédé, et tout ce qu’on m’a donné c’est un vase avec ses cendres. Je n’ai pas eu mon mot à dire pour ses funérailles, sa famille m’a rejeté.
Cinq ans qu’elle est partie, et je n’arrive pas à passer à autre chose. Je me dis que j’aurais dû tenter le tout pour le tout, demandé à l’Alpha de la transformer… mais j’ai été lâche. J’ai eu peur de la perdre, au lieu de ça on s’est éloigné, elle a vécu un enfer jusqu’à son dernier souffle. Je n’étais pas avec elle, je ne l’ai pas aidé, je n’ai pas été un bon mari. Depuis ce jour, je me suis renfermé sur moi-même, je n’ai jamais laissé une autre femme entrée dans ma vie. Je participe aux évènements principaux de la meute, mais je préfère la plupart du temps rester seul.
Et puis, il y a quelques mois, j’ai fait la rencontre de Mae. Je l’ai déjà aperçu quelques fois lors des réunions de la meute ; mais nous nous ne sommes jamais parler. Et puis un soir, je l’ai trouvé seule, assise sur un banc en train de pleurer. Je n’ai pu m’empêcher d’aller à sa rencontre, d’essayer de l’aider. Elle a fini par m’avouer qu’elle était enceinte, mais qu’il ne fallait que personne ne sache l’identité du père. Je l’ai réconforté, et promis de prendre soin d’elle et de son secret. Pour la première fois en cinq ans, je me suis senti de nouveau vivant. Mae venait me rendre visite régulièrement, nous parlions de tout et de rien, mais c’était tellement agréable. Je sais que je ne dois pas tomber amoureux de cette jeune femme de 27 ans, que je ne suis pas l’homme qui lui faut… et encore moins le père de son enfant. Mais plus les jours passent, plus je sens cette attirance, ce désir grimpé en moi… devrais-je m’éloigner avant qu’il ne soit trop tard ?