- La musique  romantique privilégie les émotions au détriment de la raison. On peut en trouver les prémices dans le mouvement  littéraire « Sturm und Drang » (orage et passion) qui a inspiré  certains des quatuors et  symphonies de Haydn, ainsi que des opéras de Gluck et de Mozart, mais  le principal précurseur du romantisme musical est sans conteste Beethoven, dont la musique est propre à susciter l’émotion, et avec qui nait le concept de « musique absolue ».

"Fais chier ce prof".

L'histoire de la musique classique. Le cours que j'haïssais le plus au monde. J'avais trois heures d'affilée, et il fallait dire que j'avais autre chose en tête pour le moment, que de me préoccupé de tout cela. Depuis que j'avais découvert la vérité sur le monde qui m'entourait, je désirais surtout en apprendre d'avantage sur les mythes, ainsi que sur les familles potentiellement chasseuses de Dawson city. Des bribes de mon passé me revenaient souvent, lorsque je me perdais dans mes pensées. Je me souvenais que parfois, tard dans la nuit, lorsque j'étais censé être tombé dans le sommeil, il m'arrivait d'entendre des gens arriver, et de suite, la maison silencieuse devenait le théâtre d'un chaos. Il y avait souvent des cris, et j'avais la nette impression que le problème venait d'une blessure, car souvent, j'entendais des mots comme " hémorragie" ou encore " recoudre, extraire". Mais le plus important dans tout cela, était que depuis quelques jours, je passais mes fins de journées aux archives de la ville, afin de chercher l'histoire de ma famille.

La cloche retentit enfin. Je rangeais tout à la hâte, puis sorti en courant de la faculté afin de me mettre au volant de ma camionnette, et de me rendre à la bibliothèque. Je me garais, puis pris un couteau de bouché ainsi qu'un couteau de lancé, que je cachais dans mes chaussures, le long de ma jambe. J'avais installé une espèce de protection au niveau de mes mollets, que j'avais trouvé dans la malle à armes que j'avais hérité de mes parents. De là, je sortis de ma voiture, la ferma, et me dirigea calmement vers l'entrée du bâtiment. J'avais trois heures devant moi avant le couché du soleil. Je gravis les marches, et lorsque j'ouvris la porte pour entrer, je percutais quelqu'un. Instinctivement je gémi, il avait percuté mon torse de plein fouet, faisant cessé l'espace d'un instant ma respiration. Il hurla.

- Ouais, désolé, j'étais... pensif.

Je le regardais ramasser ses affaires. Il avait l'air pressé, en colère, comme si chaque minutes comptaient. Je ne pus m'empêcher de me demandait ce qui le mettait dans cet état. La réponse ne tarda pas. Il me demanda alors si je connaissais l'adresse d'un certain Queen. Il n'y avait plus aucun Queen en vie dans l'état, à part moi. Je palis. Ma main se resserra instinctivement sur la sangle de ma besace, et je priais pour que le garçon ne remarque pas mon malaise. Il me cherchait. Et après tout ce que j'avais découvert, et tout ce que l'on m'avait dit depuis que je connaissais la vérité, je savais que ma vie ne tenait plus qu'à un fil, et que n'importe qui, à n'importe quel âge, quelqu'un pouvait éventuellement vouloir me tuer. Mon coeur battait à tout rompre, et je sentais la peur passer par tout les pores de ma peau.

- N-non... Désolé. Inconnu au bataillon. J'ai à faire. Bonne continuation.

Je tournais les talons, marchant aussi paisiblement que possible vers ma voiture.

- Ouais mais je viens de me rappeler que j'ai un truc super important à faire !

Il savait que je mentais, et je savais qu'il savait que je mentais. Lui, il savait car j'étais tout simplement entrain de me casser. Et moi je savais qu'il savait pour la seule et unique raison, qu'après m'avoir parlé des Queen, je m'étais retourné, prêt à fuir, avec en prime, une excuse à la con.

C'est alors que, lorsque j'ouvris ma portière, le garçon la referma aussitôt, se mettant entre moi et la voiture. Je l'observais, bouche bée, je ne bougeais même plus. Le stress monta encore plus lorsque le garçon m'affirma qu'il ne croyait pas un traitre mot de ce que je lui racontais. Je ne contrôlais pas encore les pulsassions de mon coeur, ni même le fait de rester de marbre face aux dire des gens. Je n'avais pas été élevé en tant que chasseur, mais uniquement en petit garçon lambda. J'étais incapable de faire quoi que ce soit.

C'est alors qu'il m'expliqua qu'il avait besoin de mon aide. Je ne pus m'empêcher de penser qu'il était bien stupide. J'étais loin d'être un super héro, j'avais du mal à ne pas me couper avec le couteau à pain, et je m'entaillais les doigts en épluchant des pommes de terre. J'étais un chasseur en carton, et ça, tout le monde le savait. Mais ce qu'ils savaient aussi, eux, les chasseurs, et les créatures, c'était que je n'en restais pas moins un Queen, et qu'avec un apprentissage approprié, je serais une menace, ou un soutient.  Encore fallait-il que je reste en vie, et ça, c'était pas gagné. Tout les gens que je connaissais semblaient me mentir de manière habituelle, et toutes les personnes qui voulaient me parler, ou me rencontrer, voulaient me tuer.

- T'as... besoin de son aide...

Une voix intérieure me répétait sans cesse de garder mes distances, de rester calme, et de m'enfuir loin. La voix me disait de me méfier, qu'il ne semblait pas net, il y avait en lui, cette lueur animale, que j'avais vu une fois dans la pénombre, alors que je vivais ma première expérience de chasseur. Il était l'un des leurs.

C'est alors que le garçon me demanda si c'était moi, il avait deviné.

- N-on... Je suis pas ce gars... mais si tu veux mon avis... tu perds ton temps. Les Queen sont morts, tout le monde le sait ici.

Sans que je m'y attende, je fus plaqué contre ma voiture, avec impossibilité de bouger. C'est alors qu'il me menaça de m'arracher le bras et de me le faire bouffer. Les pulsassions de mon coeur battaient à tout rompre. Je ne savais pas si c'était à cause de la douleur ou de la peur, mais ce qui était certain, c'était que si nous continuions comme ça, je pourrais très bien faire un arrêt cardiaque.

- Je te l'ai dit, je peux vraiment pas t'aider.

Il serrait de plus en plus fort, et je sentais mon articulation qui semblait être sur le point de se disloquer. J'étais mal, très mal. J'étais face à un loup, je ne pouvais pas me défendre. Ni même me défiler. C'est alors qu'il parla de ma famille, elle connaissait la sienne. Etaient-ils encore vivants ? Qu'est-ce que c'était que cette histoire ? Comment un loup pouvait avoir fréquenté une famille de chasseurs... à moins que ce garçon ne soit une progéniture de chasseur...

Mon pouls redevint normal, je réfléchissais, et j'en venais à la conclusion que cet acte de violence, n'était que le reflet d'un homme désespéré. Je me raclai la gorge, puis sans savoir comment, je lui envoyé un coup de pied dans le genoux afin qu'il me lâche. Je me retournais, et avant qu'il ne puisse riposter, je lui dis signe d'arrêter.

- Je ne parle pas avec toi si tu m'agresses.

Reprenant mon calme, je m'appuyais contre la camionnette et observa longuement le garçon qui sollicitait mon aide. Je ne savais pas ce qu'il voulait exactement, mais dans son regard, je cru apercevoir la lueur de la tristesse. Elle me rappelait celle que j'avais eu autrefois, les premières années où je vivais mon deuil familial.

- Queen ou pas, il peut pas t'aider. Je te l'ai dit, les Queen sont mort. Dans la vie, c'est plus un Queen, il a rien d'un Queen, il en a juste le nom. Je viens de découvrir la vérité sur mon passé. Même si je voulais t'aider j'en suis incapable, j'ai juste appris... l'art de la dissimulation et celle de la survie. Rien d'autre.

J'haussais les épaules. Moi non plus je ne comprenais pas comment je pouvais ne pas avoir été mis au courant de tout cela. Cette situation me paraissait même ridicule en réalité. Petit, j'avais été conditionné pour devenir cette machine de guerre humaine, et suite à la mort de mes parents, on m'avait conditionné à tout oublier, à me convaincre que mes souvenirs n'étaient que des cauchemars, suite aux histoires que me racontaient mes parents. Je plongeais mon regard dans celui du garçon, puis me pinça les lèvres.

- En fait... j'étais au courant. Mais lorsque mes parents sont morts, c'est mon oncle qui m'a recueilli et... il ne connaît rien à tout ça. Alors je suppose, que c'était pour mon bien qu'il m'a fait croire que mes souvenirs étaient des cauchemars... J'en veux à mon oncle car, eh bien..; regarde moi. Je suis un chasseur en carton... et... Apparemment beaucoup de gens me cherchent. Je sais pas comment je vais réussir  à survivre.... C'est... c'est à chier. Je suis pas un chasseur, je suis juste un pauvre con qu'on prend pour un chasseur. J'fous la honte à ma famille. 

Après m'avoir écouté, le jeune homme m'expliqua alors comment nos deux familles se connaissaient. Automatiquement, je ne pus m'empêcher d'avoir des doutes. Une famille d'Amarok et une famille de chasseurs travaillant ensemble me paraissait peu plausible, quoi que pas impossible. Mais alors je me dis qu'une transformation était très vite faite, aussi, me suis-je dis qu'il faisait parti d'une famille de chasseurs ayant succombé à une meute. Et lorsque j'entendis journal, je n'eu plus de doutes. Les chasseurs en avaient souvent un, aussi, je regardais mon sac et sorti celui de mes parents. 

- Moi aussi j'en ai un... Mais je pense que ce n'est pas le seul. 

Le garçon s'excusa alors pour mon bras. La douleur, je ne la sentais plus, mais mon corps n'avait pas vraiment apprécié de se faire molester, car je sentais mon bras un peu paresseux. 

- C'est rien... Qu'est-ce qui t'es arrivé ? Enfin je veux dire... pour en devenir un.

Le garçon ne me laissa pas le temps de répliquer quoique ce soit qu'il s'installait déjà dans ma voiture. Putain mais il sortait d'où lui ?! J'avais jamais vu un mec avec aussi peu d'éthique. Enfin bon, fallait aussi avouer qu'il était venu dans un but précis, et il ne tournait pas autour du pot. Question détermination, on pouvait pas nier le fait qu'il était au top.
Mais était-il sérieux ? Je ne bougeais pas, interloqué. Il m'avait même volé mon journal. "Je ne bougerais pas de cette voiture tant que nous ne serons pas allé chercher ses journaux !" Je fronçais les sourcils. Chercher les journaux ?

- Il n'est pas question que les journaux sortes de la bibliothèque.

Il ferma la porte côté passager et s'attacha fermement, me regardant comme si j'étais un chauffeur de taxi. Je l'observais moi aussi, incrédule. "
Et quoi ?! Je n'ai pas que ça à foutre, tu crois que j'ai toute la journée ?! Bouge-toi ! " Il se pencha alors de mon côté et ouvris ma portière. S'en était trop, ce mec me prenait vraiment pour un larbin. Je m'asseyais à ses côté, attrapa son sac le secoua jusqu'à voir mon journal et le récupéra. Je regardais ensuite Aedan, plus en colère que je ne l'avais jamais été.

" Maintenant tu vas t'calmer ! Plus jamais ça ! Les journaux restent en ma possession, je vais te les montrer mais pas question que tu les sortes de la pièce où ils sont entreposés ! Et je te signal, que je suis pas ton larbin, c'est toi qui a besoin de mon aide pas l'inverse ! Alors tu me respectes, sinon tu peux dire adieu à ta vengeance à la con, dont j'en ai strictement rien à foutre ! "

Aedan me regardait avec des yeux ronds. Apparemment, il ne s'attendait pas à une telle réaction de ma part. Normal, étant donné que j'avais une patience débordante. Puis, passé le stade de la surprise, je vis son regard changer de nouveau, il n'aimait pas que l'on lui tienne tête, mais ça, il fallait qu'il comprenne qu'il était l'Alpha de personne ici. C'est alors qu'il ouvrit la bouche.

" Non mais...
- TA GUEULE ! "

Voilà, c'était sorti. Ce mec n'avait vraiment aucun respect. J'étais même pas obligé de l'aider, je ne le connaissais pas, j'avais la gentillesse de faire ça pour lui, et ce mec, sans même un merci, s'autorisait à manquer de respect à la seule personne qui était apparemment capable de l'aider.

" Maintenant tu vas fermer ta gueule de sale clébard en putain de crise d'adolescence, et tu vas respecter mes règles parce que franchement, j'en ai ras le cul de fermer ma gueule et d'en recevoir toujours plus ! J'veux bien être sympa cinq minutes, mais quand on me casse les couilles j'ai tout de suite moins envie d'être serviable. Alors maintenant on y va et je veux plus rien entendre ! "

Sur ces quelques mots, je pris la route, et je l'entendais de temps à autres murmurer des petites injures. Jamais on avait du lui parler comme ça, mais une équipe ne pouvait pas être soudée si le respect n'était pas dans les deux sens, et ça, il fallait qu'il le comprenne.;