Live in two in the same body

RP libre

Aziel avait commencé il y a peu ses études de photographie. Quitte à déménager, elle préférait faire des études, chose qu'elle n'avait jamais pu faire à Torrey. Mais dans sa petite ville, elle avait eu la chance d'avoir un paysage de rêve, bien qu'il faisait affreusement chaud et que la population était assez rare. Elle avait pris goût à la photographie, comme voire le monde d'un autre regard. Donc, après l'accord de son alpha, elle s'était inscrite en tant qu'étudiante en photographie, mais elle avait beaucoup de choses à rattraper.

Mais sa tête était ailleurs. La pleine lune approchait et la jeune femme pouvait déjà la sentir. Plus les nuits passées, plus sa peau la picotait, comme un signe pour lui rappeler quelle bête incontrôlable elle deviendrait ce soir-là. Un léger soupire s'échappa de la brunette alors qu'elle tente de se replonger dans son livre. Mais elle relisait sans cesse la même phrase. On aurait pu penser qu'elle était habituée maintenant, depuis un an, mais non. Elle ne cessait de penser à cette douleur.

Comme du fer chaud que l'on glisse sous sa peau. La façon dont chacun de ses os se brise, lui arrachant d'horrible cri, à tel point qu'elle pense à chaque fois qu'elle va en mourir, que cette fois elle n'y survivra pas. Cette façon que chaque articulation a de se déboîter. Sa peau qui s'étire comme si elle était élastique avant de se déchirer. Comme un plastique d'emballage, comme si on l'éviscérait vivante, pour laisser la place à sa fourrure, à son poil de louve. Cette envie que tout finisse, mais que les seconde semble durer des heures. La douleur sur ses dents, comme si on lui arrachait alors qu'elles se transforment en crocs. Ses yeux qui pique un peu alors qu'ils prennent une autre couleur, c'est sans doute la partie la moins douloureuse du processus.

En y pensant, Aziel se frotta les yeux, légèrement épuisé de sa journée. Alors, elle referma le bouquin qu'elle essayer vainement de lui dans un bruit étouffer, avant de regarder autour d'elle. Ne voulant pas encore rentrer, elle s'est levée en silence de sa chaise pour se promener dans les rayonnages, touchant la tranche des livres parfaitement rangés du bout des doigts. Comme la caresse d'une plume. La tête ailleurs.

On lui avait raconté la légende des Amaroks, comment ils étaient devenus des hommes loups. Elle devait admettre que les Shamans n'avaient pas manqué d'imagination, mais pour qui était-ce une punition ? Oui, les loups en bavaient la plupart du temps, ils ne pouvaient dire à qui que ce soit leur particularité sous peine d'être traité comme un monstre ou comme un sujet de laboratoire. Oui, les soirs de pleines lunes étaient comme une mort à petit feu, plus douloureuse encore que les flammes de l'Enfer. Sans compter cette conscience... Quand vous vous changez et que vous sentez petit à petit cette faim. Cette horrible faim qui vous tenaille l'estomac. Cette envie de déchiqueter de la chair peu importe laquelle, humaine ou non. La première chose qui vous passe sous la main. Quand vous vous réveillez, couvert de sang et que vous cherchez, paniqué, autour de vous, savoir si vous n'avez pas tué, mutilé quelqu'un.

Alors, pour qui était cette punition ? Si les meurtres, les massacres, pouvaient entacher leurs esprits, elle pouvait également mettre en deuil des humains. Était-ce une punition pour chaque homme après tout ? Certains avaient juste la chose de ne pas avoir croisé le chemin d'un loup, ou d'être né dans la bonne famille. Quand on y pense, tout cela semblait irréaliste. Comme si la jeune femme divaguée, mais c'était toujours comme cela, une semaine avant que la lune ne soit pleine et brillante en haut du ciel, les narguant. Les châtiant.

Elle était comme dans une bulle, petit à petit, la louve en elle faisant sa place, relayant Aziel en second plan. Laissant grandir son instinct animal. Sentir plus encore les odeurs qui rôdent autour d'elle. Cette envie de chahuter avec les loups de sa meute, cette façon dont Hunter avait d'être plus présent, comme un véritable loup alpha dans une meute de loups ordinaire. Comme tous les loups de la meute tournée de plus en plus leur vie autour de lui. C'était lui qui réglait la vie du groupe. S'en étaient presque étranges pour tous ceux qui pouvaient les croisaient, comme des toxicos presque. Enfin, elle imaginait, parce que pour elle il n'y avait rien de plus naturel.

Le pire était sans doute ses sentiments, ses sensations, qui semblaient multiplier. Cette façon dont la jeune femme pouvait s'énerver en un battement de cils, ou bien ce jeter sur quelqu'un, juste pour un moment d'affection. Cette façon dont elle s'arrêtait dès qu'elle entendait un bruit suspect. Dont, ses yeux balayaient chaque endroit ou elle se pose. Aziel massa sa nuque de sa main libre, la tension dans ses muscles se faisant presque insupportable.

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Aziel avait connaissance de plusieurs meutes installées à Dawson, mais elle n'en avait jamais rencontré aucune, ni même des membres de celles-ci à croire qu'ils se cachaient tous, ou bien qu'elle était trop souvent enfermée dans la maison ou dans ses cours, elle ne savait pas trop. Mais aujourd'hui, elle pouvait le sentir. Il y en avait d'autres dans cette libraire. Mais ce ne sont pas des personnes qu'elle connaît, il ne faut donc pas partie de sa meute. Curieuse mais en même temps sur ses gardes, la jeune femme vagabonde dans les couloirs à la rechercher des propriétaires. Un peu trop dans sa bulle, c'est à ce moment-là qu'elle percuta l'une d'entre eux. Une jeune femme, probablement dans ses âges. Contraire à Aziel qui laissa juste échapper un grognement, la jeune inconnue fit l'erreur de montrer ses yeux, heureusement qu'elle était comme elle. La brunette n'était pas sûr que son alpha serait content content, s'il apprenait cela. Si cela avait été le cas d'Aziel, Hunter l'aurait étranglé de ses mains.

-C'est l'approche de la pleine lune ! Ton alpha ne te l'a pas dit ?

Cela dit, elle avait presque fini les fesses par terre. Mais la jeune louve n'eut pas le temps de polémiquer plus, que, déjà, elle se faisait entraîner à une table ou était installer un jeune homme. Son regard s'attarda automatiquement sur le bouquin et son odorat FT le reste. Elle lui arracha pratiquement le livre des mains un sourire amusé.

-Bienvenue dans notre monde loupiot !

Oui, Aziel avait tendance à un être un peu direct quand l'astre lunaire jouait des tours, cela pouvait être en bien ou en mal, mais il était rare qu'elle se prenne la tête, en général, c'était plus les derniers jours. Mais tout cela était un peu du désordre. Elle pouvait se jeter sur quelqu'un dans une bagarre et finir par le déshabiller, c'était ça la pleine lune. Elle laissa tomber lourdement le livre sur la table s'attirant les foudres de la bibliothécaire dont la brunette se moquait totalement.

-Je n'en avais pas vu d'autres encore en dehors de ma meute ! Vous êtes des p"tits nouveaux ? Je te conseil de lâche ce livre, ce n'est pas avec des bouquins publics que tu trouveras des réponses si ce n'est des conneries. Tu devrais demander à ton alpha, il doit bien avoir des livres corrects là-dessus, ou peut être juste te raconter une petite histoire !

Elle haussa les sourcils rapidement avant de laisser échapper un petit rire. On pourrait croire qu'elle était presque droguée, mais elle se sentait survolter surtout, c'était toujours plus ou moins dur à gérer. C'est pour cela que plus le temps passé, plus Hunter refusait qu'elle aille à la fac les derniers jours de la semaine, afin de se préparer et de ne pas faire de conneries.

-Vous faites partie de la même meute ?