Dance all night for forget everything

Hunter & Aziel

Aziel et Hunter étaient arrivés il y a peu dans cette petite ville, perdu au milieu du Canada, pour rejoindre le reste de la meute, qui était resté ici pendant le voyage de leur alpha à Torrey. En d'autre temps, la jeune femme aurait trouvé cette maison vraiment extraordinaire, mais elle ne cessait de penser à sa mère et à l'horreur qu'elle avait lues dans ses yeux quand la brunette lui avait dit ce qu'elle était devenue. La terreur qui avait figé les traits de la femme avec qui elle était si proche, pratiquement comme des sœurs, des jumelles. D'un seul coup, elle était devenue une étrangère, l'enfant du diable.

Actuellement allongée sur son lit, elle fixait le plafond haut, comme si elle pouvait voir le ciel étoilé à travers. Cela faisait des yeux qu'Aziel était enfermé dans sa nouvelle chambre, sans bouger, à réfléchir. Durant le trajet, le ton était monté entre la jeune femme et son alpha, comme à chaque fois qu'ils se parlaient depuis leur départ. Et en vérité, elle ne voulait plus vraiment adresser la parole à son aîné. Même si au fond, cela lui faisait mal, car ses sentiments envers l'homme étaient toujours là dans le fond, même si pour le moment, elle avait juste envie de lui mettre une droite.

Elle savait, que le fait qu'elle lui balance à chaque fois que c'était sa faute si elle était devenue, le blessait, mais après tout, c'était la vérité, même si c'était un coup bas. Il fallait un responsable, il fallait qu'elle se défoule. En fait, c'était la réaction de sa mère qui l'avait le plus blessé, même si au fond, elle comprenait sans comprendre. Elle était croyante et le fait que sa fille soit devenue un loup-garou, une Amarok, elle ne pouvait la voir autrement qu'un démon, mais c'était quand même horrible de penser que sa propre mère préfère les dire d'un Dieu inexistant plutôt que sa fille, son propre sang et sa chair.

Un long soupire s'échappa de la jeune femme, alors qu'elle se redressait, passant une main dans ses cheveux pour les remettre à leur place. La chambre était décoré avec goût, sans appartenance particulière. Les autres chambres vides étaient également déjà meublé, au cas ou, comme elle, d'autre membres viendrait agrandir la meute. Cet endroit lui semblait tellement impersonnel, tellement loin de ceux à quoi elle avait toujours eu l'habitude. Elle se leva, de son lit pour se dirigeait vers la grande fenêtre juste à côté, regardant les étoiles briller au-dessus du parc de la propriété, qui s'étirait jusque dans la forêt voisine.

Elle avait fait connaissance avec les quelques membres déjà présents, mais même s'ils avaient l'air tous sympas, elle n'avait pas particulièrement envie de rester ici. Après tout, elle était jeune et elle avait passé sa vie dans une petite ville de 800 ans paysans. Comme Hunter était parti courir avec les autres mâles de la meute, elle voulait en profiter. Alors ouvrit son sac de voyage et y chercha des vêtement sympa. Elle n'avait pas vraiment de tenue de soirée, il n'y avait pas de raison d'en avoir une là où elle avait habitué, mais elle trouva quand même une robe qu'elle avait mise lors de l'anniversaire d'une amie, qui avait quitté leur trou pommé de Torrey, trois ans avant elle.

Un léger sourire vient flotter sur les lèvres de la jeune femme, avant qu'elle ne se change dans sa salle de bains, avant de légèrement ce maquiller, rien d'extra, juste un peu de mascara, et de récupérer ses chaussures, qu'elle enfila, avant de sortir de la maison, pour monter dans la voiture qui serait la sienne. Elle avait vu une affiche en ville, parlant d'une soirée dans le night-club de la ville, heureusement, elle trouva sans peine, il suffisait de suivre les filles de son âge, habiller un peu plus court que d'habitude. Après avoir garé sa voiture, elle s'extirpa du véhicule et se dirigea vers l'entrée, où on la laissa passer sans problème, après qu'elle est payée sa place.

À peine avait elle fait un pas à l'intérieur que ses sens se retrouvèrent perturbé. Il y avait beaucoup d'odeurs, la musique était incroyablement forte et les lumières artificielles lui brouillaient la vue. Il fallut un moment à Aziel avant de pouvoir tout remettre à sa place. Il se fraya un chemin parmi la foule, regardant les gens danser comme si c'était la première fois qu'elle sortait. Son cœur était comme celui d'une adolescente qui va a sa première pyjama party. Sans pouvoir réellement l'entendre, un rire sorti de sa bouche tandis qu'elle se dirigeait vers le bar pour commander un mojito.

Dance all night for forget everything

Hunter & Aziel

Je cours jusqu’à perdre haleine. J’accélère le rythme, je n’en ai jamais assez, j’ai besoin de ressentir la douleur de l’effort, le manque d’air dans mes poumons, la brûlure du froid qui s’engouffre dans ma cage thoracique. Je sens mes frères qui tentent de me rattraper, ils n’y arrivent pas, je suis toujours plus rapide qu’eux. Je cours pour ma vie. Je cours pour rattraper les souvenirs qui s’effacent peu à peu de mon esprit. La nuit s’installe, doucement, lentement, elle prend possession de la terre, nous enveloppe de sa noirceur. C’est un mal pour un bien. Je me sens mieux la nuit, plus reposé, dans mon élément, comme si toute cette noirceur reflétait ce que j’ai en moi, ce mal qui me ronge, qui me pourrit. Mon corps tout entier bouillonne mais je me retiens. Je serais capable de passer mes journées à taper dans un mur sans jamais m’arrêter, sans jamais ressentir la douleur de mes phalanges éclatées. Je suis un putain de taré, un détraqué complet.

Un bruit sourd résonne derrière moi, et quelques secondes après, une énorme bûche de bois passe à quelques centimètres de ma tête, je l’esquive et m’arrête net. Lorsque je me retourne, je ne peux retenir un petit sourire en coin, mon bras droit et mon bêta sont à moitié mort. Leurs peaux luisent de transpiration, ils dégoulinent littéralement mais semblent à deux doigts de s’évanouir. « Putain Hunt’, tu déconnes… on devait juste se faire un footing bordel. Ça s’est transformé en une putain de course à l’homme. » Je grogne et éclate de rire. Mon bêta a toujours eu le sens de l’humour. Je regarde les deux hommes en face de moi, mes meilleurs amis, mes frères, ceux sur qui je peux compter car je sais que jamais ils ne me feront défaut. « Désolé les mecs. Fallait que je me dépense… » Ils me lancèrent tous les deux un regard noir tandis que je me rapprochais d’eux. Le vent se leva doucement, caressant nos torses nus et trempés de sueur. Nous ne ressentions pas le froid, nos corps étant plus chauds que la normale. « Tu fais chier Hunt’. Tu nous as crevé pour les deux prochaines heures. » Je leur donnais une tape dans le dos avant de répondre : « Oh, bande de lopettes … Allez ! Faut que je bouffe quelque chose moi. » Mes jambes se remirent en marche – voire même en course – et je partis bien avant que mes frères aient eu le temps de répondre quoi que ce soit.

Lorsque j’arrivais à la maison, les odeurs des membres vinrent me chatouiller les narines. J’attrapais une serviette en entrant dans le salon et me dirigeais vers ma chambre tout en me faisant la réflexion que l’odeur d’Aziel était beaucoup moins forte que celle des autres. Je pris une douche rapide, enfilait un jean noir et un t-shirt basic gris avant de ma diriger, pieds nus, en direction de la cuisine. Je saluais les quelques membres présents dans le salon, lorsqu’une femelle m’interpella. « Euh Hunter ? Tu as vu Aziel tout à l’heure ? » Je tiquais et me retourner vers elle en buvant une gorgée de la bouteille d’eau que je venais d’attraper. « Pas vraiment non, pourquoi ? » Elle palit soudain et sembla mal à l’aise. Je m’approchais d’elle en grognant faiblement : « Ecoute, je … je ne savais pas. Je l’ai vue monter dans sa voiture et lorsque je lui ai demandé si elle t’avait parlé, elle m’a dit qu’elle t’avait informé de sa sortie… Ca fait presque une heure qu’elle est partie… » Je poussais un cri rauque tout en tapant de mon poing sur la table : « Elle commence vraiment à me les briser putain ! » Les membres baissèrent la tête, se concentrèrent sur autre chose, tandis que je courrais vers ma chambre chopper une paire de chaussettes, mes chaussures, et mes clés de moto. Lorsque je revins dans le salon, mon béta et mon bras droit se tenaient vers l’entrée : « La gosse s’est encore barrée ? » J’hochais la tête tout en ouvrant la porte d’entrée : « Faites des gosses bordel ! » Mes potes s’esclaffèrent dans mon dos : « Allez on vient avec toi mon frère ! Ou tu risques de la déchiqueter sur place… » je grognais d’approbation.

Lorsque nous arrivâmes devant la boite de nuit – il m’avait suffi de voir une affiche pour comprendre où elle s’était rendue – le parking était plein à craquer et empestait la chair saoule. La musique était si forte qu’elle résonnait à l’extérieur du bâtiment. A peine eu-je posé le pied à l’intérieur que des vagues de désir me submergèrent. Merde. Ca faisait trop longtemps que je n’avais pas satisfait mes besoins de chair. Les femmes à moitié nues se trémoussaient tout en me fixant dans les yeux tandis que je tentais de me frayer un chemin à travers la foule, humant l’air pour retrouver Aziel. Malheureusement des centaines d’odeurs me parvinrent, notamment celle épicée du désir. Tous ici étaient là pour quelque chose et ne comptaient pas rentrer seuls ce soir. Un frisson me parcourut l’échine tandis qu’une jeune femme se frottait contre moi, lorsqu’enfin, je la vis ! Je plissais les yeux, non seulement à cause de la lumière qui semblait me brûler la rétine, mais aussi à cause de la colère qui montait en moi. « Aziel ! » Je criais son nom, qui se perdit dans le brouhaha ambiant mais je savais que si les humains ne m’avaient pas entendu, elle, avait bel et bien perçut mon appel.

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Hunter & Aziel

C'était tellement nouveau et tellement excitant. Aziel n'avait jamais connu de tel endroit, elle avait passé toute sa vie dans ce trou paumé, ou il n'y avait que rocher, poussière, paysans et parfois quelques beaux endroits. Il n'y avait pas lieu particulier pour faire la fête, si ce n'est un bar où tous les pervers du coin désiraient oublier leurs femmes un peu passées pour les bras d'une minette, comme si l'ont présentait un os à un chien affamé. Rien de très réjouissant en somme.

Hunter était trop possessif, limite, depuis qu'ils étaient arrivés, il séquestrait la jeune femme dans la maison où toute la meute était réunie. Elle aime bien cet endroit, mais elle n'en avait pas l'habitude. Elle avait l'impression d'avoir la tête sous l'eau, cette sensation d'étouffement. Toujours quelqu'un sur le dos. Comme une enfant ou une criminelle. Elle le savait, ne serait-ce quand elle était assise dans le salon, il y avait toujours quelqu'un qui la surveillait. Elle n'était jamais seule, sauf dans sa chambre. Et pourtant, elle les sentait rôder devant sa porte, leur odeur frappant le nez dans la jeune femme à chaque fois que leurs ombres se glisser sous sa porte. Elle n'en pouvait plus, elle avait simplement envie d'exploser.

Aziel avait accepté de venir, elle faisait parti de la meute un peu contre son gré après tout, elle n'avait jamais demandé cette putain de morsure, mais elle avait fini par se faire une raison, il avait fait ce tatouage dans son dos et pourtant, ils semblaient tous avoir peur qu'elle ne s'enfuie. Pour aller où ? Elle n'avait plus de famille. La brunette souhaitée juste prendre un peu l'air, se sentir normal. Comme chaque adolescente. Elle avait enfin l'opportunité de vivre dans une ville où les jeunes de son âge pouvaient s'amuser, mais ils semblaient vouloir l'occuper avec des tonnes de devoirs. L'histoire des Amaroks, tout ce qu'elle avait à savoir, depuis une semaine, ils lui bourraient le crâne à tel point qu'elle avait juste envie de leur arracher la langue et de foutre leurs bouquins dans un bon feu de cheminée.

Alors oui, la jeune louve avait un peu menti en disant qu'elle avait l'accord de son alpha pour sortir. Mais elle était majeure, et même si Hunter était son chef, ce n'était pas son père. Et elle avait vraiment du mal à le voir en ce moment. Elle ne pouvait s'empêcher de penser que si elle avait perdu sa mère, c'était sa faute. Une partie d'elle avait juste disparu, il avait complètement chamboulé sa vie. Et puis, tout le monde avait le droit de sortir, sauf elle. Ce n'était plus un louveteau, elle avait besoin de sortir sa tête de l'eau, de respirer à grand poumons. Alors, elle avait trouvé ce night-club. Cette ambiance mettait sa louve dans de drôle d'état.

Toute sorte d'odeur venait chatouiller son nouvel odorat, la déstabilisant un peu, alors que son regard passait d'une personne à une autre, tellement curieuse. Elle ne savait pas exactement encore reconnaître toutes les odeurs, les humains en avaient tellement, elle ne s'en était jamais vraiment rendu compte, elle n'avait pas fréquenté grand monde ces derniers temps. Près du bar, les odeurs étaient plus connues déjà, du fait de son ancien boulot dans ce vieux bar, elle savait quel nom mettre contrairement aux odeurs épicées, amer, âcre et forte des humains. Elle avait donc attendu avec impatience son verre, alors que son regard se balader sur cet endroit si particulier.

Certaines personnes dansaient comme pour oublier le simple fait de leur existence, d'autres se frotter de façon plus que suggestive à leur compagnon, ou bien d'autres encore semblaient avoir beaucoup trop consommé de produit illicite ou d'alcool. Certains semblaient perdus. Cette différence de sentiment mettait sa louve à rude épreuve, elle avait envie de se mélanger de goûter à chacune de ces sensations. Un peu comme sur un terrain de chasse. Elle sent un léger grognement rouler dans sa gorge thoracique, comme un chat qui ronronne. Elle voulait y aller, sentir chaque odeur, comme une soif d'apprendre. C'était sans doute un peu malsain, mais c'était tellement tentant, mais c'est à ce moment-là que son prénom résonna dans cette foule si dense.

Aziel l'avait tout de suite reconnu, tout comme sa louve bien sûr. Comment pourrait elle ignorer son alpha ?! Ses vacances avaient été de courte durée. Alors qu'elle entendait le barman poser son verre juste derrière elle, la jeune femme laissa ses yeux chercher cette chevelure blonde bien trop connue, jusqu'à le trouver, un peu plus loin, accompagné de tic et tac. Le bêta et le bras droit de la meute. Les commandants de Hunter un peu. La jeune femme se redressa et fixa le trio. Elle avait envie de s'enfuir et de s'enfoncer dans la foule, comme fuir son geôlier, mais c'était une chose impossible. Comment expliquer ? Il n'y a sans doute aucun moyen de comprendre cela. Mais c'était l'alpha de la meute et chacun des membres ressentait l'envie de l'écouter, de lui obéir. C'était sans doute l'une des choses qui exaspérait le plus Aziel, dans le fond. Elle qui avait toujours giflé les gars qui parlaient d'homme dominant et de femelle, elle se retrouvait en plein dedans.

Hunter semblait vraiment contrarié, il faut dire que la brunette l'avait tout simplement ignoré durant les derniers jours, elle l'avait poussé à bout. Est-ce mal ? Peu importe. En revanche, les deux autres semblaient tout simplement amusés bien que tendus. Cette ambiance électrique les touchaient ils aussi ?! Si oui, pourquoi n'en profitaient ils pas plus souvent ?! C'était si extraordinaire, comme une dose d'héroïne. Dans un soupire, la jeune femme se mordilla la lèvre avant de boire une grande rasade de sa boisson alcoolisée comme pour se donner du courage, avant d'aller rejoindre ceux qui étaient désormais ses frères comme ils s'appelaient tous. Elle qui avait toujours voulu avoir un grand frère, pour le moment elle avait juste envie de faire ravaler leurs sourires amusés.

Elle se fraya un chemin comme elle put, entre les frottements de corps et les mains baladeuses, les sourires aguicheurs et les regards pervers pour se retrouver en face d'un alpha, imposant, pas par sa taille, mais par sa présence. S'en était presque écrasant.

-Je ne pensais pas que vous me trouveriez si rapidement. Ni même que tu ramènerais toute la cavalerie.

Hunter semblait avoir envie de l'étrangler, mais elle n'avait rien demandé ! Oui, elle avait fait le contraire de ce qu'il lui avait demandé, mais elle n'avait pas non plus volé une voiture ou cambriolé une banque, elle était juste sortie prendre l'air. Lui-même lui avait dit qu'elle était une louve plutôt calme, et la pleine lune n'était pas avant trois semaines, pourquoi l'enfermer ainsi ? Elle ne risquait pas de blesser quelqu'un, elle n'en ressentait pas l'envie pour le moment en tous les cas.

-Je suis juste sortie prendre un peu l'air, je n'ai tué personne !

Oui, cet endroit mettait Aziel dans tous ses états, avec toutes ces odeurs, ces sensations, ça lui tournait la tête, lui caresser le bras comme une promesse, une envie, un murmure de tentation, mais elle n'avait rien fait de mal. Elle voulait juste allait danser parmi eux, s'enivrait de tout cela.

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Hunter & Aziel

Trop protecteur, trop sur le dos. Bien évidemment que j’avais conscience de mon attitude. Trinity me l’avait répété des milliards de fois. Mais c’était mon caractère. J’avais besoin de protéger pour me sentir utile. Surtout depuis la mort de ma petite sœur, surtout depuis que j’avais été incapable de la sauver, de prendre soin d’elle et que j’avais attaqué Aziel. Tout simplement parce que j’étais en ruine. Mais personne ne savait à quel point les dégâts étaient importants. Trinity m’avait de nombreuses fois reproché d’être étouffant, de trop vouloir la couver et que du coup ça avait l’effet inverse sur elle. Etant donné qu’elle était over-protected, tout ce qu’elle faisait était nouveau pour elle alors que ce n’étaient que des choses que les loups normaux faisaient régulièrement. Alors forcément dès qu’elle mettait les pieds dehors, elle commettait des erreurs et se mettait évidemment en danger. Le besoin de protéger est oppressant, même pour moi, il me coule dans les veines, les ravage. Je suis incapable de me contenir. Et Aziel en fait les frais. Mais, même si j’ai tendance à prendre soin des membres de ma meute, avec Aziel, il m’est incapable de me calmer. Les circonstances de son entrée dans la meute sont toujours aussi douloureuses, pour elle comme pour moi. C’est de ma faute si elle en est là aujourd’hui et je me sens coupable. Alors bien sûr, elle en joue, elle me le fait payer, mais je ne supporte pas la voir souffrir et qu’elle se mette en danger.

Aziel semblait légèrement perdue dans toute cette foule, du moins son loup l’était, la femme, elle, sa part humaine, elle, paraissait heureuse. Comment pouvais-je la priver de ce petit bonheur, elle à qui j’avais retiré le droit d’être normale ?! Je pris une grande inspiration en attendant qu’elle m’entende et qu’elle me rejoigne. Je ne pouvais pas la priver de sa liberté mais tout ce qui m’énervait, c’était le fait qu’elle le fasse dans mon dos. Aziel était si certaine que j’allais la séquestrer à vie dans sa chambre, qu’elle avait préféré fuguer plutôt que de me dire qu’elle souhaitait aller danser.  Elle ne comprenait pas la gravité de ses actes. Elle était encore novice. Son loup n’était pas encore totalement apaisé. Les chasseurs rodaient et tout ce qu’elle faisait c’était se mettre en danger. Je carrais les épaules et croisais les bras, planté au milieu de la piste de danse. Les hommes me jetaient des regards étonnés et parfois de défis, mais je n’y prêtais pas attention. Les femmes, elles, agissaient tout autrement. Elles se pressaient contre moi en faisant comme si elles n’avaient pas fait exprès. D’autres étaient plus directes et se collaient à moi en dansant mais abandonnaient vite l’idée lorsque mon regard glissé vers elles. Je devais exercer sur moi le plus grand des contrôles pour ne pas succomber à l’appel de toutes ces phéromones. L’appel du sexe était dur à gérer, surtout pour un loup tel que moi. J’avais des besoins à assouvir et être dans un endroit tel que celui-ci alors que je n’étais pas assouvi sexuellement parlant demandé un effort surhumain.

Lorsqu’enfin je la vis apparaitre, fendant la foule pour se frayer un chemin jusqu’à moi, mon regard la scanna. Elle n’avait rien. J’inspirais un grand coup pour attraper son odeur. Enfin, sa voix me parvint, dépassant le brouhaha ambiant : « Je ne pensais pas que vous me trouveriez si rapidement. Ni même que tu ramènerais toute la cavalerie. » Un sourire en coin apparut sur mes lèvres malgré la colère qui faisait bouillir le sang dans mes veines. Je tournais légèrement la tête vers mes hommes avant de reporter mon attention sur la louve qui me faisait face. Mes gars rirent dans mon dos avant de s’éloigner un peu de nous. Ils n’aimaient jamais être présents lorsque je m’entretenais avec Aziel. La nervosité prenait souvent possession d’eux et leurs loups n’étaient jamais très heureux de se retrouver emprisonnaient dans le cercle d’influence de mon loup alpha. La jeune femme se planta devant, son petit corps vibrant malgré elle. « Je suis juste sortie prendre un peu l'air, je n'ai tué personne ! » J’inspirais un grand coup, me mordant la lèvre inférieure, décroisant les bras et serrant les poings le long de mon corps. Elle me faisait sortir de mes gonds. Je savais qu’elle n’avait rien fait de mal, mais elle n’avait pas conscience de danger qu’elle pouvait courir, jamais et ça me foutait en l’air bordel. Je saisis ses épaules et l’approchais vivement de moi, me penchant vers elle pour que mes lèvres effleurent son oreille : « Tu ne comprends pas Aziel … Je ne veux pas t’empêcher de vivre ta vie, de sortir, de faire la fête. Tout ce que je veux, c’est que rien ne t’arrive. » Je me redressais et laissais glisser mes mains le long de ses bras nus. Un frisson me parcourut l’échine.  Depuis le départ je tentais de me contenir face à cette superbe jeune femme, mais son corps m’avait déjà mis en émois de très nombreuses fois. « Et en te faufilant par la porte de derrière, tu m’as foutu en rogne ! » Murmurais-je. Je regardais mes hommes qui se trouvaient un peu plus loin. Ils semblaient tendus, ils percevaient très nettement mon agacement et ça ne leur plaisait pas. Je leur fis signe de déguerpir d’ici. Je pouvais m’occuper d’Aziel tout seul. « Putain, j’aimerais que tu comprennes ! » Je passais une main sur mon visage en empêchant quelqu’un de bousculer Aziel de l’autre main. « J’veux pas te brimer. T’es pas une enfant Aziel. Tout ce que je veux c’est te protéger … » Mais ce n’était ni le lieu ni le moment de discuter de ça. Je fermais les yeux quelques secondes tout en faisant craquer ma nuque. Les odeurs emplissaient mes narines, me faisant tourner la tête. Mon corps tout entier vibrait sous la puissance des sensations, des auras, des émotions des personnes autour de nous. Lorsque je rouvrais les yeux, mes pupilles étaient légèrement teintées de rouge, je le savais. Mon regard fiévreux se posa de nouveau sur ma louve et je me penchais vers elle, mon souffle caressant son visage : « Est-ce-que tu voudrais qu’on reste là, ce soir ? » Je lui proposais de passer la soirée ici. Tout était trop intense pour moi. Mon loup prenait le dessus, je ne contrôlais plus vraiment ce que je faisais, ce que je voyais. Tout ce que je savais, c’était que j’avais envie de profiter, avec Aziel.

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Hunter & Aziel

Quand les humains entrent dans un tel club, même si leur instinct n'est pas si développé, ils savent, ils ressentent les émotions présentes sans même le savoir. Leurs corps bougent dans ce sens et leur gêne se fait plus présente pour certaines. C'est un langage universel, mais d'autres le perçoivent mieux, un peu comme les loups. Un peu comme Aziel, chaque fibre de son corps envoyé un message à son cerveau, à son corps. Elle se sentait vibrer d'une énergie nouvelle, des envies interdites, bannies, murmurer, venait embrumant ses sens alors que Hunter, un peu comme un ange gardien, débarqua avec ses deux lieutenants au même ou la jeune femme s'apprêtait à faire le grand saut.

Se frayant un chemin avec une agilité déconcertante, parmi ces corps qui se frottent, les soupirent échangées et les mains baladeuses, la jeune femme pouvait voir les trois loups dans le même état que le sien, bien que son alpha semblait raide comme un piqué, à la fixer ainsi les bras croisés, lui donnant une allure imposante. Cependant, une fois devant lui, sa petite phrase d'accroche sembla faire effet, qu'elle elle remarqua un léger sourire se dessiner sur le coin des lèvres du blondinet, tandis que Tic et Tac partaient d'un bon rire, avant de simplement disparaître. C'était une chose qu'Aziel avait déjà remarquée. Personne ne restait avec eux quand ils discutaient, car ils avaient tendance à devenir très vite tendus et l'air était assez explosif. La brunette les remercia vaguement d'un bref sourire avant de se tourner une nouvelle fois pour plaider sa cause.

Elle savait qu'Hunter voulait seulement la protéger au mieux, qu'il ne voulait pas revivre la même chose que ce qui s'était produit avec Trinity, mais elle étouffe. Il était trop sûr elle, à l'enfermer ainsi dans cette maison, toujours surveiller par quelqu'un. Elle n'avait déjà pas une vie facile à Torrey, maintenant qu'elle avait la possibilité de se faire des amis dans une ville plus grande qu'un trou de souris, elle se retrouvait consignée. Mais la brunette savait que son attitude l'énervait, ils étaient deux dans ces jeux-là. D'ordinaire, l'alpha était du genre à ne rien vraiment montrer, mais cet endroit devait sans doute la déstabiliser autant qu'elle puisqu'elle pouvait remarquer qu'il se mordait les lèvres, avant de l'attirer contre lui, de façon presque brutale, qu'elle manqua de s'écraser contre son torse, posant par reflex sa main sur ses pectoraux comme pour amortir une chute. « Tu ne comprends pas Aziel … Je ne veux pas t’empêcher de vivre ta vie, de sortir, de faire la fête. Tout ce que je veux, c’est que rien ne t’arrive. »

Le souffle de l'homme contre son oreille fit frissonner les bras de la jeune femme, comme un reflex, alors qu'il avait penché son visage près de son oreille, la jeune femme avait glissé l'une de ses mains sur sa nuque. Il n'y avait aucun message là-dedans, aucune provocation et pourtant, son corps réagissait comme celui d'une adolescente, mélanger à une celui d'une louve embrumée par les odeurs de phéromones. Comme une victime du syndrome de Stockholm, la jeune femme avait toujours éprouvé une certaine attirance pour Hunter et le fait de se trouver plonger dans cet endroit, exacerber un peu ses sentiments. Elle sent bien avant de s'en apercevoir, que ses yeux s'étaient fermés au contact des mains de Hunter qui glisse contre ses bras, avant d'ouvrir des yeux d'un bleu vifs sur ceux de blondinet en face d'elle.« Et en te faufilant par la porte de derrière, tu m’as foutu en rogne ! »

Son murmure aurait du ce perdu dans le brouhaha de cette foule, pourtant, il parvient parfaitement aux oreilles de la jeune femme, tout comme son agacement au travers de liens. Une chose qu'Aziel avait du mal à contrôler dans leur connexion entre loups de la même meute. Si elle se concentrait bien, elle pouvait sentir le même trouble que son alpha ressentait en ce moment même vis-à-vis d'elle. Finalement, il décida de faire partir son bêta et le second, avait-il peur d'avoir de quelconques témoins ? Oui, son esprit partait un peu en vadrouille, mais à quoi pouvait, elle pensait d'autre alors qu'elle était à quelques centimètres de liens, qu'elle ressentait avec beaucoup trop d'avidité toutes les sensations enfermées dans cette boîte ?! «  Putain, j’aimerais que tu comprennes !  J’veux pas te brimer. T’es pas une enfant Aziel. Tout ce que je veux c’est te protéger … »

Elle fit un ou deux pas en arrière, l'impression d'étouffer de chaleur était trop suffocante, leur connexion était déjà bien suffisante, il n'y avait pas besoin de rajouter de liens physiques, cependant, comme un reflex, Hunter empêcha la jeune femme de se faire écraser par un gros lourdauds. Bien qu'elle avait le regard un peu partout, elle réussit à se focaliser sur l'homme en face d'elle.

-Mais tu le fais, Hunter. J'étouffe dans cette maison. Toujours quelqu'un sur mon dos, limite à me surveiller ne serait-ce que quand je vais aux toilettes. J'ai besoin de me sentir un peu plus libre. J'étais déjà enfermé à Torrey, je ne veux pas que cela arrive de nouveau ! Je sais que tu veux me protéger, mais en me couvant ainsi tu m'insistes à faire le contraire.

À son tour, la jeune femme se pinça les lèvres, avant de les humidifier avec sa langue et passer sa main dans ses longs cheveux bruns pour dégager sa vue. C'était un peu plus difficile qu'à l'ordinaire de se contrôler dans ce genre de lieu, et elle n'avait pas pensé à cela, elle devait ce l'avouer, ce n'avait pas été une bonne idée de venir ici toute seule, mais personne ne lui en avait parlé non plus.

-Et techniquement je suis sortie par la grande porte. J'ai juste dit un petit mensonge..

Elle savait que jouer ainsi sur les mots énerverait sans aucun doute un peu plus Hunter, mais c'était un peu comme un reflex chez elle, de tout remettre dans leur contexte. Elle n'avait pas vraiment fait le mur, elle avait juste modifié un peu la vérité.

-peut-être pourrais tu juste me faire un peu plus confiance ? Et j'essayerais de trouver des endroits, moins rempli de phéromones... Nom de Dieu..

Cela lui en coupait presque le souffle tellement, c'était puissant. Un peu comme une drogue, elle n'avait jamais consommé de coke ou de cannabis, mais c'était l'idée qu'elle s'en faisait. Ca vous étouffait, vous enlacer, vous murmurer des promesses et vous entraînez à en vouloir toujours plus, à goûter, à consommer. Alors que Hunter rouvrait les yeux, la jeune femme put voire une magnifique couleur rouge teintée légèrement ses pupilles si claires d'origine. Aussitôt elle sent les siens se teinter d'or, comme une réponse d'une Amarok à son alpha, tandis que ses doigts fins venaient caresser l'une des pommettes du blondinet, comme si elle avait envie de toucher ses yeux. Elles les avaient déjà vus, mais dans ce genre d'ambiance c'était presque comme attirance, tandis que son souffle venait balayer son visage.  « Est-ce-que tu voudrais qu’on reste là, ce soir ? »

La jeune louve se sent hocher la tête, alors qu'un grand sourire se dessiner sur son visage de poupée. Elle laissa descendre sa main de sa joue à son torse, pour frôler son bras jusqu'à attraper sa main, avant d'entraîner son alpha à la suite, dans ce bain de foule, au milieu des gens entreprenant, surtout des femmes en vérité, à croire que la carrure de Hunter leur plaisait. De léger grognement vit rouler dans la gorge de la jeune femme, comme un signe qu'elles devraient garder leur main sur le corps de quelqu'un d'autre.