It's time to run

Bay && Aziel

Ces derniers temps, la vie au sein de la meute Clarson était un peu tendue. En dehors du fait qu'Aziel faisait un peu sa crise d'adolescence en retard, la pleine lune approchait à grands pas, plus que quelques jours et tout le monde était à cran. Sans compter le fait qu'une petite humaine, peut-être chasseuse avait tiré sur leur alpha et l'avait touché. S'il n'y avait que cela ! Non, cet abruti sadomasochiste était tombé sous son charme et tout le monde ne parlait plus que de cela.

La jeune femme en était verte. Elle pétait un câble dès que l'on commençait une discussion sur cette blondinette. Bien entendu, elle mettait sur le compte de la pleine lune et du fait qu'elle voulait simplement protéger son alpha comme chaque membre de cette foutue meute, mais elle tournait en rond. De voir Hunter ainsi, limite gaga le sourire du joker aux lèvres dès qu'il parle d'elle, la mettait à rude épreuve.

Elle avait donc décidé d'aller courir, les autres femelles de la meute avaient pris comme excuse qu'elles avaient besoin de se défouler aussi pour expulser toute cette tension due à l'astre lunaire, mais Aziel savait qu'elles étaient ses chaperons. Malgré toute cette connerie, Hunter tenait à ce qu'on ne laisse pas la jeune femme seule. D'un côté cela la touchait, mais d'une autre, elle avait juste envie de lui balancer que s'il tenait à  la faire surveiller, il n'avait qu'à venir avec elle.

Ainsi, donc, Aziel et la petite troupe composée de trois autres femmes étaient parties s'enfoncer dans les bois qui faisaient la continuité de la propriété de la meute jusqu'à arriver au centre-ville. Autant dire que la forêt était assez vaste. Concentré dans sa course, à réguler les battements de son cœur, la mâchoire serrée, la brunette traçait sa route en évitant soigneusement les sentiers parcourus par les humaines. À l'approche de leur métamorphose incontrôlée, il était imprudent de croiser trop de personnes, elles pouvaient s'énerver en un battement de cils et leur arracher la carotide. Surtout vue les sentiments de la jeune femme à l'instant présent

Elle tentait de penser à autre chose plutôt qu'à l'envie de lui arracher la tête puisque tout ce qu'elle ne ressentait, les autres le ressentaient également et c'était sans aucun doute une partie agaçante de sa condition. En effet, elle pouvait sentir la peine et l'inquiétude que ressentaient les filles pour elle, l'agaçant un peu plus. Elle allongea donc ses foulées, comme si la distance entre elle et le reste de la petite troupe mettrait également dans la distance entre leur connexion. Tellement impatiente de se sentir seule, la seule femme se mit à courir bien plus vite que n'importe quel humain sous-stéroïde, avant de se rendre compte que le lien était rompu. S'arrêtant, le corps en sueur, la brunette se retourna et remarqua qu'elle avait semé ses nourrices.

Aziel s'allongea sur le sol, couvert des feuilles de l'automne pour les attendre, ne voulant pas encore avoir son alpha à dos. Lui comme les autres ce contrarié rapidement ces derniers temps et elle n'avait aucune envie de supporter ses accès de colère, ni même ce prendre la tête encore une fois avec lui. C'est à ce moment-là qu'elle entendit des bruits de pas, elle resta sans bouger, son odorat faisant le boulot à sa place. C'est à ce moment-là qu'elle se rendit compte que ce n'était pas l'odeur de ses sœurs mais celle d'une humaine.

Elle se redressa donc jusqu'à se mettre debout, les muscles tendirent. Elle pouvait encore gérer, mais sa louve tourner en cage. Ce visiteur avait de la chance que ce ne soit pas le soir même de la pleine lune sinon elle aurait pu le tuer avant même qu'il ne la trouve. Mais en général, ils ne sortaient pas ce jour-là. Quoi qu'il en soit, une chevelure blonde.

C'était elle, la jeune femme ne connaissait pas son nom, mais elle avait déjà croisé la jeune femme en compagnie d'Hunter sous leur forme de loup. Du moins de loin, durant son déménagement. Malheureusement pour la brunette, il s'avérait qu'elles étaient quasiment voisines puisqu'ils partageaient la même forêt. Autant dire que la blondinette n'avait pas choisi le meilleur quartier pour sa sécurité. En revanche, elle ne savait rien de son prénom ni de son identité et elle n'en avait rien à faire. Déjà, elle sentait sa mâchoire se serrer et ses mains former des poings. Elle était quasiment sûr que ses yeux bleus ressemblaient à un ciel d'orage les jours d'été.


-Qu'est-ce que vous faites ici ?!

Question stupide, la jeune louve était dans la partie publique de la forêt, puisqu'elle avait quitté le territoire de sa meute depuis un moment déjà, bien que normalement, elles n'y étaient pas autorisées, les filles avaient décidé de faire n'exception. Bien dommage, elle aurait eu une raison pour le croquer son petit minois de fille innocente.

-ça vous arrive souvent de sortir de nul part comme ça ?!

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Bay && Aziel

Habiller simplement d'un leggings de sport et d'une brassière assortie, plantée là, le corps luisant de transpiration, Aziel aurait dû avoir froid, le vent froid de fin octobre venait fouettant son corps, comme une promesse. Étant humaine, la jeune femme aurait sans aucun doute hérité d'une bonne angine dès le lendemain, pourtant, de par son gêne lupin, la caresse de ce vent glacial l'apaisait. En effet, leur corps à l'origine était déjà plus chaud que celui des humains, mais plus l'astre lunaire montrer dans le ciel, les menaçant de sa présence bientôt pleine, plus le corps de la jeune femme semblait chauffer. Alors cet air froid était le bienvenu.

Cependant, elle ne put vraiment en profiter, car une petite chevelure blonde viens troubler son repos. En effet, le nouveau coup de cœur de son alpha, un simple morceau de steak sur patte était venu la trouver. Parfaitement par hasard, mais peut-être était-ce un signe, n'est-ce pas ?! Elle refoula avec peine cette envie de muter et de sauter sur elle, ce disant que si c'était une chasseuse, Aziel pourrait causer les autres à leur perte. Et si Hunter perdait les pédales, il n'était pas question qu'elle fasse de même. Cependant, elle semblait avoir envie de mourir, car déjà elle la prenait de haut.

-La forêt n'est pas entièrement un espace public, comme vous dites. Certaines parties sont des propriétés privées, vous feriez mieux de le savoir.

Une menace ? Peut-être un peu. Mais elle savait que même si la blondinette mettait les pieds dans leur territoire leur alpha leur interdirait de lui faire du mal ou même de lui faire peur. Les hommes et leurs culs, sans déconner. Finalement, elle reprit très vite son petit air innocent, en rigolant à sa phrase, comme si elle avait sorti une bonne blague. La brunette manqua de lever les yeux au ciel, mais se contenta de hausser les épaules.

-Vous ne m'avez pas fait peur. Je pensais juste que c'était quelqu'un d'autre.

Ce n'était pas totalement un mensonge, elle l'avait senti avant même de la voir arriver, et elle s'attendait à trouver ses sœurs bien avant, histoire qu'elles se mettent à hurler qu'elle n'aurait pas dû courir aussi vite. Mais la nuit tombait et si elle ne rentrait pas bientôt et qu'elle ne retrouvait pas les filles, elle aller encore passer un sale quart d'heure parce que son alpha n'aurait tout simplement pas baiser cette parfaite inconnue. À croire que le fait de se faire tirer dessus l'exciter, aller savoir pourquoi. Mais une proposition venant de la jeune humaine réveilla son attention, oubliant le fait de se faire tuer, au sens figuré. En effet, parfaitement inconsciente, ou bien sotte, elle lui proposa de venir chez elle pour passer un coup de téléphone afin que l'on vienne la récupérer.

La nuit était quasiment tombée sur la forêt devenue sombre, mais en se transformant, la brunette n'aurait aucun mal à retrouver le chemin de sa maison, seulement, le fait d'en savoir un peu plus sur elle tentait beaucoup la jeune louve. De plus, elle laisserait peut-être des indices qui lui indiqueraient si elle était vraiment une chasseuse ou si elle avait simplement eu peur du grand méchant loup. La curiosité est un vilain défaut pas vrai ? Elle savait qu'elle risquait de perdre sa tête pour cela, mais Aziel fini par sourire. Elle n'aurait jamais pensé jouer un si bonne comédienne, mais parfois cela était nécessaire dans sa nouvelle condition.

-Ce serait très gentil de votre part, je crois que je me suis un peu perdu.

It's time to run

Bay && Aziel

Aziel n'avait honnêtement pas prévu que sa soirée finirait ainsi. En vérité, même si le fait que Hunter ne cesse de jacasser sur "le par-choc" de cette fille l'agacer, elle n'avait eu aucune envie de venir la trouvait, mais le destin est une sal**e. La brunette était quand même tombée sur elle, enfin, c'était plutôt l'inverse. En fait, elle semblait gentille et c'est sans doute cela qui agace encore plus la jeune louve. Ca ne pouvait pas être une pimbêche nan ? Revirement de situation, alors que c'était Aziel qui se conduisait comme une pimbêche, elle avait décidé de jouer le jeu afin d'accompagner la blondinette chez elle, afin de savoir à quel genre de foutue chasseuse, ils avaient tous affaire. Elle avait donc emboîté le mouvement à la jeune femme, avant de s'arrêter net à l'entente de son prénom.

-Tu rigoles ? Tes parents sont du genre blagueur, j'imagine, hein ?

Et son deuxième prénom, c'était Bisounours aussi ? Vraiment, y a des gens, ils torturent leurs enfants dès la naissance. Après avoir légèrement secoué la tête d'incrédulité, elle reprit sa route pour attraper Baybee, du coup.

-Je ne suis pas du genre frileuse, même si j'avoue que cet endroit est nettement plus froid que là où j'habitais auparavant. Je m'appelle Aziel, pour ma part..

Même si elle ne l'aimer pas, autant faire un minimum la conversation. Puis si elle lui disait "oh ! tranquille, franchement c'est le temps idéal pour moi" elle aller directement comprendre qu'elle n'était en vérité pas une simple humaine. Autant jouer le jeu de la petite fille fragile jusqu'au bout. Cependant, le reste du chemin se passa dans un silence tendu. Aziel ne cherchait pas spécialement à faire la conversation, elle se contentait de marcher, comme si elle suivait son guide même si en vérité, elle savait déjà ou elle habitait. Arrivée dans le petit chalet, la brunette s'installa sans un mot dans le canapé, comme lui avait dit Bay', regardant autour d'elle alors que la blondinette s'était éclipsée. C'était propre, rangé, chaleureux, une ambiance féminine quoi. Aucune arme en vue, cela l'aurait étonnée. Elle renifla légèrement, une odeur de fleur et de bois vint chatouille son odorat, tout comme une légère note de poudre, comme celle qui est dans les armes à feu... C'était discret, presque indétectable, pourtant, elle savait que c'était ça.

La jeune louve arrêta son inspection quand elle entendit les bruits de pas de son hôte revenir vers le salon, une tasse fumante dans une main et le téléphone dans l'autre. La jeune femme fit un vague sourire et hocha simplement la tête avant qu'elle ne s'éclipse à l'étage. Elle attendit de voir sa silhouette disparaître pour poser la tasse sur la table basse pas loin avant de composer le numéro de Hunter. Suicidaire ? Rebelle ? Vicieuse ? Peut-être un peu des trois. Mais si jamais elle se faisait tirer dessus, il serait ou la trouver, même si elle était sûre qu'il ne tarderait pas à la pister pour la ramener à la maison. Se mettant debout, le téléphone à l'oreille, elle marcha dans le salon, examinant les petits bibelots par-ci par-là. Heureusement, la jeune femme tomba sur le répondeur, elle n'avait pas vraiment envie de parler directement à son alpha, au risque de se faire dépouiller.

-Hey, c'est moi. Tu vas peut-être trouver cela drôle, mais je suis chez Candy en ce moment. Tu sais la petite blondasse dont t'arrête pas de nous casser les oreilles depuis une semaine... Eh bien c'est Baybee.... Tu devrais pouvoir retenir ! Bref, elle met tombé dessus en forêt et elle insisté pour que je vienne chez elle, elle à croire que j'étais perdu, tu imagines ? Coïncidence ! Je ne pense pas qu'elle me laissera partir sans.... Accompagnateur, et je me vois mal lui dire "oh ! t'inquiète, je peux rentrer, j'ai quatre pattes" à moins de vouloir me prendre une balle dans le cul, comme toi.... Donc, je t'attends, tu te souviens du chemin, j'imagine ?

Moqueuse ? Si peu ! C'était du genre expéditif et de mauvaise foi, mais c'est un peu la vérité aussi. Si elle lui dit quand fait elle peut rentrer toute seule, cette fille est peut-être blonde, mais elle ne semble pas vraiment idiote et Aziel ne tient pas à se retrouver, enfermer dans sa cave ou Dieu sait où. Elle raccrocha donc à la fin du message, avant de partir faire un tour dans le reste des pièces du rez-de-chaussée. Elle ne faisait rien de mal, elle protéger juste ses arrières ! Un peu comme le chaperon rouge, sauf que cette fois c'est la louve qui ne veut pas se faire tirer, vous voyez ? C'est seulement quelques minutes plus tard qu'elle entendit le jet d'eau s'éteindre et retourna donc bien sagement sur le canapé, tasse en main. Le liquide brûlant venait de passer ses lèvres quand la blondinette, lavée et changée, vient de nouveau à sa rencontre.

Un peu, perplexe, Aziel jeta un regard sur son propre corps et dut admettre qu'elle n'était pas des plus séduisante, transpirant ainsi. Après une petite grimace et un léger rire, elle posa sa tasse de nouveau sur la petite table pour se lever. Et puis, cela sera sans doute une retrouvaille fort amusante pour les deux têtes blondes, car la jeune femme était presque sûre qu'Hunter ne mettrait pas plus de quelques minutes à venir trouver sa louve un peu trop rebelle.

-Oui, j'ai réussi à joindre un .... "ami", il ne devrait pas tarder, je pense. Mais je vais quand même accepter la douche, merci..

Elle se frotta légèrement les cuisses comme pour imiter une certaine gêne avant de simplement hocher la tête à ses indications. Elle la remercia vaguement une seconde fois, avant de grimper l'escalier pour monter à l'étage. Une fois hors de son regard, elle tendit l'oreille et attendit de l'entendre aller dehors avant de faire le tour des pièces de l'étage. Elle ouvrit vaguement les tiroirs, sait-on jamais si une arme est planquée quelque part. Hors mit un revolver parmi ses sous-vêtements, plutôt cliché d'ailleurs, et quelques "jouets" intéressants il n'y avait visiblement, pas grand-chose, mais elle ne pouvait pas vraiment prendre le temps de regarder non plus. Elle abandonna vite sa rechercher pour se diriger vers la douche, puisqu'il fallait un minimum qu'elle soit crédible et puis, c'est elle qui lui avait proposé.

Elle avait donc rapidement enlevé ses vêtements trempés avant de se mettre sous le jet d'eau brûlant. Elle imaginait déjà la tête de Hunter rien qu'en débarquant ici. Il y avait deux options, soit il la décapité parce qu'elle avait osé s'approcher de Bay. Soit il la remerciait jusqu'à la fin des temps, mais elle penchait plus pour la seconde option, l'ingrat. Mettant la main sur un gel-douche à la rose et au litchi, la jeune femme se savonna rapidement, avant de se rincer et de sortir. Problème ? Hors mettre une serviette autour du corps qui lui arriver à mit cuisse, Aziel n'avait strictement rien à se mettre sur le dos. Pas que cela la gêne, elle avait l'habitude avec ses transformations, mais bon ça fait léger pour accueillir un "ami" et se promener ainsi. La jeune femme prit donc ses affaires sous le bras, la serviette étroitement enroulée autour d'elle, avant de descendre jusqu'au salon, où elle posa ses affaires dans un coin pour rejoindre Bay' sur la terrasse. La blondinette avait l'air dans ses rêves et vus l'odeur qu'elle dégage, elle imaginer sans peine à qui elle pensait ! Après avoir vaguement levé les yeux au ciel et retenu un grognement, elle lui secoua l'épaule, un peu plus fort que ce qu'elle avait souhaité.

-Désolé, mais ... Heu, ben, je n'ai plus de vêtements ? Est-ce que tu pourrais me prêter quelque chose ? Je te le ramènerais après, bien sûr.

Elle lui fit un sourire qui se voulait sincère, mais qui, encore une fois, ressemblait plus à un rictus. Oui, cela l'agaçait un peu ce comportement. Elle avait juste envie d'envoyer promener cette serviette et de se transformer sous ses yeux, juste pour lui foutre la trouille de sa vie.

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Bay && Aziel

Le jour décliné lentement, laissant la pénombre prendre sa place. La lune se dressait, fière, sur un ciel pas encore tout à fait sombre. Les spots de la cuisine diffusaient une faible lueur. L’air était frais, voire même chaud. Nous étions dehors, assis autour de la table de la terrasse, des verres de shooters posés devant nous. « Eh mec, Aziel s’est un peu calmée ces derniers temps non ? » Je levais mon regard vers mon bêta et lui sourit avant de lever le bras et de porter le shooter emplit d’un liquide ambré jusqu’à mes lèvres : « T’as raison mon frère, le jour où cette femelle se calmera c’est parce qu’elle aura un louveteau dans le ventre… Et encore … » Mes hommes rirent, et je vis le regard de certains s’illuminer. Je grognais légèrement pour leur faire passer l’envie de penser à elle de cette façon : « Non, sans déconner … Peut-être que je la brime un peu trop, c’est clair. Mais bordel, je peux pas m’en empêcher… » Mon bêta me tapota l’épaule, tout en agitant la tête : « T’inquiètes Hunt’, on sait, on comprend, surtout dans les circonstances dans lesquelles tu l’as transformé. Elle comprendra, un jour … » Tout le monde ici avait conscience de nos comportements respectifs. Je tentais de protéger Aziel, mais je la brimais plus qu’autre chose, et elle en profitait pour tout me renvoyer à la gueule. Je transposais mon besoin de protéger ma famille sur elle, comme si en la mordant le soir où j’avais découvert le cadavre de Trini’ je ressuscitais celle qui manquait à présent à ma vie. Je ne la considérais pas comme ma sœur, c’était bien plus que ça, c’était au-delà de tout ça. Je voulais la protéger coûte que coûte surement dans le but de me faire pardonner, mais ça n’avait pas réellement l’air de fonctionner. Les femelles étaient parties courir en compagnie d’Aziel, bien sûr j’avais compris qu’elles avaient fait ça pour garder la jeune louve à l’œil, sans que je n’ai rien à leur demander. Mon humeur déteignait sur mes frères et je savais que lorsque j’étais à cran, ils l’étaient tout autant que moi. Je jetais un coup d’œil à l’astre de nuit, bientôt, dans quelques jours, ce serait la pleine lune et j’allais devoir faire tout ce qui était en mon pouvoir pour calmer leurs angoisses, détendre l’atmosphère. Ils comptaient tous sur moi. Si j’étais tendu, ils le seraient tous puissance mille.

J’inspirais un grand coup tout en penchant la tête en arrière pour faire glisser l’énième shooter dans ma gorge. A présent je ne sentais même plus la légère brûlure de l’alcool. Mon bêta me lança un regard de côté, tandis que les conversations fusées autour de la table. Des éclats de rire se firent entendre mais je me concentrais sur mon frère pour ne pas écouter la conversation des autres : « Alors, tu l’as revue cette jolie blonde bien roulée ? » Son sourire en coin colgate me fit ricaner. Je détournais le regard et soufflais. « Bordel, ce que vous pouvez me les briser en ce moment… J’ai eu un putain de coup de cœur pour une chasseuse… Ouais, ok ! » Je tapais l’épaule de mon pote du plat de la main : « Faut passer à autre chose maintenant les mecs ! » L’homme leva les yeux au ciel tout en s’esclaffant. Il n’était pas non plus le mieux placer pour me faire la leçon. Il était plutôt du genre à aimer les mauvaises personnes : « Ok ok, j’voudrais juste savoir ce que tu comptes faire si elle te plombe le cul … Nan parce qu’un Alpha avec le cul comme une passoire, j’sais pas si c’est une bonne chose… » Je lui lançais un regard noir tout en tentant de contenir un éclat de rire : « J’m’inquiète pour ta sécurité Hunt’, sérieux. J’sais que t’es branché SM, mais merde, fais gaffe quand même. » Me lança t-il en esquivant le coup de poing que je lui adressais. Mon téléphone se mit à vibrer dans la poche de mon jean tandis que je foutais une petite raclée à mon meilleur pote.

Lorsque nous nous relevâmes enfin de l’herbe dans laquelle nous étions tombés, la sonnerie avait cessé et un léger bruit m’annonça que j’avais un message. Je composais le numéro de ma messagerie et mis le téléphone contre mon oreille, la voix chantante d’Aziel résonna : Hey, c'est moi. Tu vas peut-être trouver ça drôle, mais je suis chez Candy en ce moment. Tu sais la petite blondasse dont t'arrêtes pas de nous casser les oreilles depuis une semaine... Eh bien c'est Baybee.... Tu devrais pouvoir retenir ! Bref, elle m’est tombée dessus en forêt et elle insisté pour que je vienne chez elle, elle a cru que j'étais perdue, tu imagines ? Coïncidence ! Je ne pense pas qu'elle me laissera partir sans.... Accompagnateur, et je me vois mal lui dire "oh non t'inquiète j'peux rentrer, j'ai quatre pattes" à moins de vouloir me prendre une balle dans le cul, comme toi.... Donc, je t'attends, tu te souviens du chemin j'imagine ? Je refermais mon poing tout en raccrochant. Fourrant le téléphone dans ma poche, je me retournais en direction de la table. Tous mes hommes avaient la tête baissée, le corps secoué par les rires. « La sale gosse ! Bordel. Elle me rend fou. Si je reviens pas, c’est que je suis en train d’enterrer son corps quelque part. » Rapidement, je pris mes clés de moto et mon casque : « Putain » J’entendis les mecs rire avant d’entendre la voix de mon bêta me crier : « Attention sur la route mon poussin. » Je lui fis un doigt d’honneur avant de sortir et d’enfourcher ma moto, les veines pleines d’alcool et de colère.

Bien sûr que je me souvenais de la route. Souvent, lors de mes balades, je venais roder autour de sa maison comme pour m’assurer de quelque chose. En quelques minutes je fus devant chez elle. Je ne savais pas si j’étais excité de la revoir ou alors si la rage prenait le dessus. Tout ce que je savais, c’était que je voulais étriper ma louve. Je toquais assez violemment à la porte – oubli de contrôle de ma puissance – et attendis que l’on m’ouvre cette foutue porte. Si j’attendais encore une seconde, je risquais de défoncer cet obstacle pour chopper Aziel pour la peau du cul et la ramener à la maison.

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Bay && Aziel

Honnêtement, cette soirée tournait au ridicule complet. Et Aziel passait d'une humeur à une autre et l'approche de la pleine lune favorisait ce changement. En effet, d'imaginer la tête de l'alpha avait tendance à la faire un peu rire, mais en même temps, elle avait bien envie de partir avant qu'il arrive. Puis elle aime bien la jeune femme et d'un coup, elle avait envie de lui deviser la tête. Un peu comme la ménopause, mais une fois par mois. En plus des règles. Quel bonheur d'être une louve, n'est-ce pas ?! Bref, les phéromones que la jeune femme dégageait ne mentaient pas et comme Hunter avait pratiquement la bave aux lèvres et le barreau quand il parlait de Bay, elle se doutait que la blondinette était dans le même camp. En même temps, peu de femmes ne bavaient pas sur Hunter, bande d'affamer du sexe ! Enfin, c'est donc sans grand ménagement qu'elle a secoué la jeune femme comme un vulgaire pommier, afin qu'elle puisse lui prêter des affaires.

Elle suivit donc Baybee jusqu'à l'étage ou une fois dans la chambre de la propriétaire, celle-ci fouilla dans plusieurs endroits avant d'en ressortir une tenue pour Aziel. Simple, mais efficace. En revanche, mettre les sous vêtements des autres ce n'était pas vraiment son truc ! C'est le genre de truc qui ne se prête pas, vous voyez ? Mais bon, Hunter était un loup et il a tendance à avoir les yeux un peu plus perçants que les hommes ordinaires, elle aller donc faire une expression pour cette fois, pas spécialement envie que son alpha voie sa poitrine même si, de par les nuits de pleines lunes et diverses transformations, ce ne serait pas la première fois.

-Merci, c'est gentil.

Finalement, elle s'éclipsa aussi rapidement que son ombre, laissant à la jeune femme le temps de s'habiller tranquillement. Heureusement, tout était à sa taille, hors mettre le pantalon effectivement un peu trop grand, Aziel avait un peu trop une taille de guêpe. Cela dit, il n'y avait pas grande différence non plus, cela devrait donc faire l'affaire. À peine avait elle finit d'enfiler le t-shirt qu'elle entendit des bruits sourds toquer à la porte en bas. Pas la peine de se demander qui tapait ainsi comme un bourrin. Ne l'avait-il pas cru quand elle avait mentionné que c'était une simple coïncidence ? Probablement pas, non, pourtant cette fois, c'était la pur vérité. Enfin, pour la rencontre. Elle n'eut aucun mal non plus à deviner quand elle ouvrit la porte, puisqu'elle s'arrêta directe d'engueuler le bourrin en question. Une nouvelle fois, la jeune louve leva les yeux au ciel. Elle n'avait presque pas envie de descendre ma parole, autant les laisser flirter tous les deux, plutôt que de sentir leur puta*n de phéromones à la c*n et de tenir la chandelle.

Peu de temps après, tellement, absorbaient dans ses réflexions, Aziel sursauta en entendant toquer à la porte. Ce n'était que Bay qui venait la prévenir que son chauffeur était arrivé, nécessairement, elle ne pouvait pas deviner qu'elle était déjà informée.

-Ok, merci, j'arrive dans une minute.

Oui, elle était déjà prête, mais elle n'avait pas envie de descendre tout de suite, peut-être que le fait de tourner autour de boucle d'or allait calmer un peu la colère de Hunter, c'était quand même un bon point, même si elle se doutait bien qu'elle en prendrait pour son garde une fois à la maison, ce qui déclencherait encore le rire des autres. Enfin, surtout des mâles en vérité, ils leur manquent quelque casse. Finalement, après un soupire, elle ouvrit la porte et prit son temps pour descendre l'escalier. Clairement l'ambiance était chargée, cela lui avait presque coupé le souffle rien qu'en descendant les marches et cela ne lui donner pas envie de rester une seconde de plus, si ce n'est pour lui cracher la vérité. Oui, ça ne la rendait malade qu'Hunter en pince pour une chasseuse. UNE CHASSEUSE BORDEL ?! Lui qui lui disait de faire attention, elle est bien bonne celle-là ! Protection, mon cul ouais.

L'avantage, c'est qu'Aziel ne se sentait pas du tout en trop. Ironie quand tu nous tiens. La jeune louve avait juste envie de récupérer Hunter et de partir, mais elle s'installa quand même à côté de Hunter, si près que leur bras était collé, un peu comme pour montrer qu'elle pouvait direct oublier ce qu'elle pensait, peu importe ce que cela était. Et se força à faire un grand sourire qui se voulait sympathique à Bay'.

-Ce serait cool, mais je crois que l'on a déjà pas mal abusé de ton temps. Tu as été super-sympa, vraiment, merci pour le sac, la douche et tes fringues, mais je crois qu'on nous attend à la maison.

Avait, elle fait exprès de dire cette phrase, comme s'ils partageaient la même maison ? Bien sûr que oui ! Et c'était le cas, seulement, ils ne vivaient pas seulement à deux et pas en couple, mais ce n'était qu'un détail ! Limite, elle préféré se faire déchirer par Hunter que le regarder bavé comme un saint bernard en rute une seconde de plus. Et son alpha le savait, sans aucun doute qu'il allait prendre cela comme punition. Elle aurait peut-être dû prendre le risque de se prendre une balle dans les fesses, tout bien réfléchit.

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Bay && Aziel

Mon cœur battait dans ma poitrine à un rythme effréné, guidant le sang dans mes veines, les faisant gonfler. Les bras croisés sur la poitrine, j’attendis qu’on vienne m’ouvrir. Mes émotions se bousculaient en moi. Mais il fallait que je me calme, que j’inspire pour faire redescendre la tension qui tendait mon corps. J’avais, depuis la mort de ma sœur, appris à maitriser l’art de ne pas afficher mes émotions, j’adoptais mon air neutre, mon masque d’arrogance et je gardais tout caché.

Enfin la jolie blonde vint m’ouvrir. Son parfum me percuta bien avant que mes yeux captent sa silhouette. « C'est bon pas besoin de péter la porte je n'irais pas plus vite et si vous cassez la porte je vous le ferais regretter... » Je retins un rire et l’expression qui s’afficha sur son visage lorsqu’elle ouvrit la porte m’arracha un sourire en coin : « rentres, elle est en train de se changer, tu veux boire quelque chose ? Je pensais justement à toi, je devais passer au garage j'ai encore un problème sur ma moto.» Je tiquais sur ses mots : elle pensait donc à moi – certes, parce que je m’occupais de sa moto, mais tout de même. Bonne nouvelle, c’était réciproque. Elle me laissa entrer et me fit comprendre qu’il fallait que je me dirige vers le salon. J’allais lui répondre que je voulais bien une bière lorsqu’elle me lança : « Euh si tu veux t'installer sur la terrasse je vais chercher Aziel je reviens fait comme chez toi. Le frigo est plein de bières la cuisine et juste là.» Elle semblait stressée, gênée, je ne savais pas le dire mais les mots sortaient si vite de ses lèvres que je me demandais quand est-ce qu’elle reprenait sa respiration. Lorsqu’elle se détourna de moi pour monter les escaliers rapidement, je continuais d’avancer en direction de la terrasse. La vue était magnifique, le calme régnait et le calme apaisait mon esprit chamboulé. Je m’assis sur le fauteuil le plus près de moi. L’odeur de l’humaine était puissante, mais après tout nous étions dans sa maison, tous les objets portaient son odeur. Les coudes posés sur les genoux, je croisais les mains, attendant qu’Aziel daigne enfin se montrer. Lorsque la jolie blonde revint, quelques minutes plus tard, je me redressais dans le siège alors qu’elle se penchait sur moi pour récupérer son paquet de clope coincé dans le siège. Sa main frôla ma cuisse et je retins ma respiration. Mon regard suivit ses gestes. Elle sortit une clope de son paquet, la coinça entre ses lèvres charnues et l’alluma. Je pinçais les lèvres et détournais le regard. « T’as une chouette maison. » Alors que j’allais enchainer sur sa moto, Aziel nous fit l’honneur de sa présence. Baybee tourna la tête vers elle et lui dit, de sa voix douce : « J'ai mis tes affaires dans un sac pour que tu puisses les récupérer, et si vous voulez passer un peu la soirée ici ce soir, j'ai des bières on peut commander des pizzas et j'ai un jeu de cartes. Puis tu seras pas le seul homme normalement j'ai plusieurs amis hommes qui viennent ici ce soir.» Je haussais les sourcils. C’était très étrange de nous inviter comme ça, sur un coup de tête. Aziel arriva près de moi, se jucha sur l’accoudoir du fauteuil, se collant à moi. J’inspirais un grand coup, retins ma respiration durant un long moment avant d’expirer. Il fallait sincèrement que je me calme, que je me détende. Baybee ne comprendrait pas mon agacement. La voix chantante d’Aziel résonna à mes oreilles et je crispais les poings. Je savais ce qu’elle avait dans la tête. Son petit air gentil n’était pas naturel. Tout ce qu’elle souhaitait c’était détacher la tête des épaules de la jolie blonde. « Merci, c'est gentil, mais je crois que l'on a déjà pas mal abusé de ton temps. Tu as été super-sympa, vraiment, merci pour le sac, la douche et tes fringues, mais je crois qu'on nous attend à la maison. » Je tiquais lorsqu’elle utilisa le mot maison. Je vis le visage de Baybee exprimer l’étonnement. Aziel semblait ravie à mes côtés. Je levais la tête vers Aziel et lui offrit mon plus beau sourire et je lui dis, de ma voix légèrement éraillée : « Non chérie, t’en fais pas, on peut rester un peu. Ca nous fera du bien de décompresser … Puis on pourra faire de plus amples connaissances avec notre voisine. » Je tournais le visage vers la belle blonde sur cette dernière phrase. Moi aussi j’avais envie de m’amuser. Aziel ne pouvait pas contrer mon ordre et il semblerait que j’avais très envie de voir la réaction de Baybee. Je tirais mon paquet de clope de ma poche et en sortais une pour la porter à mes lèvres : « Quelqu’un a du feu ? » Dis-je en regardant les deux femmes, l’une après l’autre.

It's time to run

Bay && Aziel

Quand la brunette s'installa sur l'accoudoir du fauteuil de Hunter, elle pouvait clairement sentir qu'elle l'agaçait. Ah ben oui, on n'est pas tous une bimbo blonde ! Au fond, la jeune louve était à moitié énervée par le comportement de son alpha et à moitié blessée aussi. Directe, elle avait juste l'impression d'être de trop. Oui, elle devait l'admettre, ce n'était pas l'idée du siècle d'être venu ici et appeler son alpha, c'était même une terrible erreur. Mais elle serra les dents et se contenta d'un faux sourire pour remercier Baybee et s'excuser, mais à l'instant présent, elle avait juste envie de rentrer avant de lui écorcher son si joli visage.

Elle avait ravi cependant de voir un si grand étonnement et l'expression déçue marquer le visage de la jeune humaine, mais ce fut de courte durée. Aziel baissa son regard vers le blondinet, qui lui souriait de toutes ses dents. Elle n'avait pas besoin de deviner la suite. À l'instant présent, elle avait juste envie d'enfoncer ses griffes dans la nuque de l'alpha, tandis qu'elle avait passé son bras derrière sa nuque. Mais elle joua le jeu et répondit de nouveau par un faux sourire, nettement forcé celui-là et ce fut à son tour de serrer les poings. Il venait juste de déballer où ils habitaient, vraiment, du grand art.

Pour le moment, la brunette préférée simplement garder le silence, au risque de sortir une grosse connerie. En vérité, cela commençait à bouillir en elle, elle en avait pratiquement l'impression de devenir folle. Automatiquement, tandis que les deux tourtereaux tapés la discutent comme si elle était transparente, le regard de la jeune louve sur porta sur l'astre lunaire qui montait dans la nuit, pratiquement entier. Oui, c'était d'autant plus dur pour la brunette de ne pas s'énerver et de lui arracher les cordes vocales pour qu'elle s'arrête simplement de parler, ou de respirer même. Pourtant, son esprit revient à la conversation, quand Bay se leva et tendit son zippo à hunter.

Son regard bleu orage s'arrêta sur le symbole gravé dessus, alors que la jeune femme disparaissait de leur vue. Presque aussi, comme si elle était montée sur ressort, la jeune louve se leva de sa place pour faire face à Hunter. Oui, elle était folle de s'énerver contre Hunter et, pourtant, elle aller le faire, ce n'est pas comme s'il n'allait pas la remettre à sa place en cinq secondes de toute façon !

-Tu veux que je vous laisse tranquille, pendant que vous baisez sur la terrasse ?! Tu ne veux pas lui donner un plan pour venir discrétos chez nous, aussi ?! Tu es complètement malade nom d'un Troll ! T'as bu ou quoi ?! C'est une chasseuse, nom de Dieu, Hunter ! Qu'est-ce que tu fous ?! Tu devais juste venir me chercher et repartir ! Et puis si je t'agace autant, tu n'avais qu'à la mordre à ma place !

L'avantage, c'est qu'ils n'avaient pas besoin de parler bien fort pour s'entendre, même si à l'instant présent, Aziel avait envie de hurler. On aurait sans doute cru qu'elle viendrait de sortir d'un asile, mais elle avait vraiment du mal à contenir sa mutation. Elle sentait quelque parti de son corps se tendre à l'extrême, rien que le fait de contrôler la couleur de ses yeux commence à devenir dur pour elle. La mâchoire serrée, personne, n'aurait voulu lui chercher des noises, sauf un alpha bien sûr. Mais la brunette n'eut pas le temps de commentait plus leur discussion, puisque Bay revient à ce moment-là. Respirant profondément, la jeune louve se tourna vers le lac, dos aux deux autres, pour tenter de reprendre son calme.

-Ils ont des plats de viandes crues dans tes programmes ? L'approche de la pleine lune me donne toujours faim....

La jeune femme n'avait pas vraiment faim, du moins pas d'aliment qui composait la nature humaine. Si Hunter voulait jouer à ce petit jeu, autant y aller jusqu'à bout. Mais un coup de vent fit voler l'un des prospectus sur l'eau lisse du lac. Et là, aller savoir comment, une poignée de secondes plus tard, alors que Bay s'était penché pour récupérer le papier, elle tomba directement dans l'eau. Un léger sourire moqueur vint étirer les lèvres de la brunette, pourtant d'origine absolument pas moqueuse. La lune rend les gens c*ns, on vous l'a sans doute souvent dit . Et honnêtement, Aziel ne comptait pas bouger le petit doigt, contrairement à Hunter qui courra pratiquement vers elle, comme le chevalier peroxydé qu'il était, pour aider raiponce à sortir de l'eau.

C'était du grand n'importe quoi. Elle savait nager et puis même si ce n'était pas le cas, cela aurait fait une chasseuse de moi ! Il lui avait tiré dessus, comme un puta*n de lapin, lui frôlant les fesses, et elle voulait sans doute le reste de la meute et lui la sortait de l'eau ! Il ne voulait pas la sécher aussi ? Dieu non, elle préférait pas poser cette question, sachant parfaitement qu'il en baverait d'envie ! Elle se laissa donc tomber lourdement sur le fauteuil qu'il occupait quelques secondes plus tôt, fixant le couple de blond d'un regard mauvais.

-T'aurais peut-être dû y rester.

It's time to run

Bay && Aziel

Parfois on se dit que le destin se joue de nous, qu’il s’amuse à nous faire des petites blagues, nous faire tourner en bourique, il place de grosses embuches sur notre chemin qu’on surmonte avec plus ou moins de difficultés. Et Baybee représentait une de ces embûches. J’étais clairement tombé sous son charme mais sa nature ne correspondait pas à la mienne. Elle était chasseuse, et j’étais loup. Elle était la faucheuse et moi sa potentielle victime, comme, bien sûr, les rôles pouvaient aussi s’inverser. Mais je me retrouvais là, par la plus grand des hasards – ou pas – en compagnie d’une louve instable, dans la maison de notre ennemie. Mais je devais rassurer Aziel, tout en tentant de me contrôler. Quelle chienne de vie.

Avant de se diriger vers la cuisine, la jolie blonde me confia son zippo tout en me faisant comprendre qu’il lui était très cher. Je jetais un coup d’œil intrigué à l’objet avant d’aller la clope que j’avais coincée entre mes lèvres. Aziel semblait extrêmement tendue à mes côtés. Je sentais, dans toutes mes terminaisons nerveuses, sa tension. Tout mon corps captait le sien. Si jamais elle bougeait, je savais parfaitement où elle se trouverait. Je la ressentais au plus profond de mon être comme elle pouvait me ressentir également. C’était véritablement étrange comme sensation, pour moi, ce n’était pas nouveau, je ne connaissais que ça mais pour les nouveaux loups comme Aziel, ce n’était pas toujours simple. Surtout à l’approche de la pleine lune.

« Tu veux que je vous laisse tranquille, pendant que vous baisez sur la terrasse ?! Tu ne veux pas lui donner un plan pour venir discrétos chez nous, aussi ?! Tu es complètement malade nom d'un Troll ! T'as bu ou quoi ?! C'est une chasseuse, nom de Dieu, Hunter ! Qu'est-ce que tu fous ?! Tu devais juste venir me chercher et repartir ! Et puis si je t'agace autant, tu n'avais qu'à la mordre à ma place ! » Un grognement sourd sortit de ma cage thoracique tandis que je tirais une longue latte sur ma cigarette. Il fallait toujours que cette louve ouvre sa bouche, elle ne respectait pas les règles, ne comprenait pas qu’une femelle ne pouvait pas s’adresser de telle façon à son pack master. Je soupirais avant de tourner mon regard noir vers elle et de me pencher contre son petit corps frêle : « Je n’ai pas bu, je sais ce que je fais et de toute évidence tu n’as pas à te mêler de ça ! C’est de ta faute si on se retrouve tous les deux ici, je te ferais remarquer ! J’aurais jamais eu à foutre les pieds ici sinon… Du moins pas tout de suite. » Je laissais mon regard se poser sur le lac, tandis qu’Aziel ouvrait la bouche pour riposter. Mais Baybee revint avant que la jolie brune ait pu ouvrir la bouche. « Je suis de retour, j'ai trouvé quelques brochures et les autres ne vont pas tarder. » La blonde posa des papiers sur la table basse lorsqu’une bourrasque de vent fit voler l’une des brochures jusque sur l’eau lisse du lac. Un sourire étira mes lèvres. « Ils ont des plats de viandes crues dans tes programmes ? L'approche de la pleine lune me donne toujours faim... » Je me tournais rapidement vers elle et lui aboyais : « Aziel ! » A quoi jouait-elle ? Je n’eus pas le temps de le savori tout de suite puisqu’un « plouf » me fit tourner la tête vers le lac. Baybee se retrouvait complètement trempée. Je me levais d’un bond et vins la rejoindre rapidement tout en lui tendant mon bras afin de l’aider à sortir de l’eau. « Je suis plus douée normalement je ne sais pas pourquoi je suis tombée. En tout cas l'eau est bonne malgré les températures à l'extérieur. » Je lui souris en la remettant sur pied, sur le sol sec. J’entendis la louve dans mon dos faire son petit commentaire : « T'aurais peut-être dû y rester. » Je fis comme si je n’avais rien entendu avant de m’adresser à l’humaine : « Tu devrais aller te changer … Tu risques d’attraper froid. » Nous retournâmes sur la terrasse, rejoindre Aziel. Je repris ma cigarette, avant de tirer dessus, allumant le bout, qui crépita légèrement. « Il faudrait peut-être attendre tes amis, avant de commander non ? Combien viennent, d’ailleurs ?» Je m’étais placé entre les deux jeunes femmes, histoire de jouer les tampons entre elles.